Depuis quelques jours, des rumeurs circulent concernant l’adjudication du projet IDINI pour la sécurisation de l’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott. Ce projet, intitulé « Projet de Renforcement et de sécurisation de l’AEP de la ville de Nouakchott à partir du Champ d’Idini », a été lancé en urgence par le gouvernement suite à la panne, l’année dernière, de la station de pompage de Keur Macène de l’Aftout E Sahli. Cette panne, causée par un manque d’entretien des infrastructures pendant dix ans, avait privé la ville de Nouakchott d’eau, créant une panique générale.
Le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, s’était personnellement déplacé pour constater la situation et avait ordonné une enquête pour déterminer les causes de cette défaillance. Pour éviter de dépendre d’une seule source d’approvisionnement en eau potable, un appel d’offres a été lancé pour la pose d’une conduite en fonte en vue de renforcer l’approvisionnement en eau à partir de Idini.
Les soumissionnaires et l’adjudication initiale
Huit sociétés avaient déposé des offres et suite à une évaluation technique seuls, trois soumissionnaires, ont été retenues après l’ouverture des offres techniques il s’agit de :
– Groupement BAYAN CONST/KUTAY INSAAT(Turquie)
– Groupement CGC INT/HIEICO(Chine)
– Groupement SINOHYDRO/POWER CHINA HARBOUR(Chine)
Après l’ouverture des plis financiers, le Groupement CGC INT/HIEICO a été retenu comme moins disant, avec une différence de plus de 3 milliards d’anciens ouguiyas par rapport à BAYAN, et d’au moins 1 milliard d’ouguiyas par rapport au Groupement SINOHYDRO/POWER CHINA HARBOUR. Cette décision a été prise en concertation avec l’ingénieur conseil, le Ministère de l’Hydraulique et le bailleur de fonds.
L’Intervention controversée de la société AMSC
Cependant, après l’attribution du marché au Groupement CGC INT/HIEICO, un groupe de fonctionnaires et d’agents de l’État a tenté de changer la donne. Ce groupe, sans considération pour les besoins urgents de la population de Nouakchott, a tenté de faire repêcher une entreprise égyptienne, AMSC, en utilisant des documents falsifiés.
Les motifs d’élimination évoqués
Suite au premier recours introduit par AMSC, le président de la Commission de Passation des Marchés Publics a clairement motivé la décision d’éliminer cette société.
Au-delà du fait que le recours a été signé par Me Bouna El Hassen et non par Mohamed El Hassen qui est habilité à signer pour ce dossier, selon lui :
L’évaluation par la commission d’analyse s’est déroulée conformément aux dispositions du DAOI et des directives du bailleur de fonds FADES comme suit :
– Examen préliminaire ;
– Vérification de la qualification des soumissionnaires
– Evaluation technique des offres conformément au DAOI
– Conclusion de proposition des soumissionnaires éligibles à l’ouverture des offres financières.
La société AMSC a présenté dans son offre un seul marché de pose de conduite d’adduction d’eau en fonte ductile au lieu de deux comme demandé dans le DAO. En effet le deuxième marché qu’elle a déposé concerne un réseau d’eau mixte en fonte et en acier constitué de petits diamètres en DN300 et DN400 alors que le DAO exige des expériences spécifiques de pose de conduite au moins 80% du diamètre DN1200 demandé. Ainsi donc pour :
– Non-conformité des Travaux Réalisés : Le contrat présenté par AMSC concernait un réseau de distribution de différents diamètres, au lieu d’une conduite d’adduction (conduite de transfert) comme exigé par le DAO (Dossier d’Appel d’Offres). Ainsi, ce contrat ne pouvait être considéré comme similaire aux travaux requis.
– Incohérences dans les Documents : Le PV de réception mentionnait la réception de conduites DN 500, qui ne figuraient nulle part dans le contrat ni dans le DQE (Devis Quantitatif et Estimatif). De plus, les CV qui ont été présentés dans le dossier du LOT 3 de AMSC sont identiques au personnel qu’ils ont déjà affecté au LOT 4 ou ils sont présentés comme des ingénieurs en Génie civil mais dans le lot 3, présenté comme des spécialistes en pose de tuyaux. »
Donc pour ces deux motifs rédhibitoires, l’offre de AMSC a tout simplement été écartée. Mais c’était mal connaitre Zein Abidine qui est à la manœuvre dans les coulisses et qui ne s’avoue pas facilement vaincu.
Autant la décision du rejet a été dument et expressément motivée autant la décision de « repêchage » pêche par manque d’argument et s’est contenté d’un : « le recours de la société AMSC est fondé !!! » laconique sans argumenter le moins du monde une décision aux conséquences incalculables et qui mets à mal tout le pays.
Même si on reprenait le processus, il est désormais biaisé car l’offre financière de tout le monde est désormais connue et le bailleur de fonds risque lui-même d’entre moins enthousiaste pour s’engager sur le projet
Le rôle du mandataire et son passé controversé
Le mandataire de l’entreprise AMSC, Monsieur Mohamed Hassen, traîne derrière lui un passé controversé et des antécédents de mauvaise gestion :
1. Lot 11 du Projet de Distribution de Nouakchott : L’entreprise n’a toujours pas livré la fonte ductile en DN400 et DN500 sur un linéaire de moins de 20 km, malgré un délai d’exécution de 24 mois.
2. Lot 4 du Projet de Distribution de Nouakchott : Après trois mises en demeure, une résiliation est envisagée en raison de la défaillance technique et financière de l’entreprise.
3. AEP de Nouadhibou : Mohamed Hassen avait proposé une entreprise avec une attestation de bonne exécution falsifiée, détectée par la commission des marchés après vérification auprès du bénéficiaire (Ministère de l’Hydraulique du Rwanda).
Le Réseau de Corruption
L’implication de figures telles que Khadija Mint Bouka, ancienne ministre de l’Habitat, et Ould Bouceif, ancien directeur de la SMCP, est révélatrice d’un réseau de corruption enraciné. Mint Bouka, maintenant présidente de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics, a été impliquée dans plusieurs scandales et a continué ses pratiques douteuses dans différents postes. C’est encore elle qui avait bradé la SOMAGAZ au même Zein Abidine. Leur influence tentaculaire vise à manipuler les marchés publics à des fins personnelles, au détriment de l’intérêt public. Le Duo de choc, Mint Bouka et Ould Bouceif ont décidé de repêcher par la force, la société Egyptienne AMSC qui n’a pas rempli les conditions techniques
Pire encore, l’offre de la société AMSC a été faite par un fonctionnaire actuellement au ministère de l’Hydraulique, Monsieur Ould Hanana, entachant ainsi gravement, la probité des grands cadres de l’Administration publique.
C’est également Monsieur Ould Hanana qui a rédigé la lettre de contestation de la société AMSC.
Monsieur Ould Hanana qui se trouve au moment ou on écrit en Egypte en mission, profite de son séjour pour renforcer son contact avec la compagnie égyptienne AMSC.
Il est assisté dans cette magouille par Monsieur Abdallahi Ould Hediyeti, actuel DAF de la SOGEM.
Monsieur Ould Hediyeti a utilisé le canal de son contact au Fades pour tenter d’influencer en donnant de mauvaise information sur l’évaluation en cours démontrant aux bailleurs de fonds que certains soi-disant fonctionnaires n’ont aucun esprit patriotique préférant leurs intérêts personnels à la survie de la population avec ce projet important de sécurisation de l’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott.
Le duo composé de l’ancienne ministre et de l’ancien directeur de la société de Poisson mais actuel SG du ministère de l’Hydraulique se vantent de pouvoir joindre à tout moment le Président de la République et d’avoir sa confiance totale sur tout ce qu’ils font.
C’est forte de cette position que l’ancienne Ministre, actuelle présidente de l’autorité de régulation des marchés publiques s’est permis d’annuler un projet déjà approuvé par le bailleur de fond.
Ce groupe d’individu nuisible ont décidé de sévir, avant même la prestation de serment du Président de la République, Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, prévu le 1ier Aout 2024, ternissant ainsi l’image de l’Administration auprès des investisseurs sérieux comme le FADES alors que le Président a donné des gages pour combattre la corruption la concussion et les détournements sous toutes leurs formes.
Nous savons tous, que les bailleurs ont des échanges réguliers entre eux, sur les engagements pays surtout sur les projets vitaux.
Voilà des individus qui aujourd’hui, racontent partout, qu’ils seront propulsés aux postes de ministre dans les jours à venir, surtout Ould Bouceif qui bombe le torse au niveau du ministère de l’Hydraulique.
Seul, le Président Mohamed Cheikh Ould Ghazouani pourra mettre fin à ces lobbyistes sans âme ni cœur qui se targuent de bénéficier de la protection directe du Président (ce qui est archifaux).
Nous sommes convaincus que le Président de la République ne laissera jamais ce groupe, saper la renommée de notre administration, de la qualité des membres de la commission des marchés qui ont été vigilent en écartant une entreprise qui visiblement n’a pas les bonnes références, surtout que ces références ont été exigés dans la DAO par : L’ingénieur conseil, le Ministère de l’Hydraulique et le Bailleur de fond (FADES)
Le scandale du projet IDINI met en lumière les graves dysfonctionnements et la corruption endémique au sein de l’administration mauritanienne. Il est impératif que des mesures soient prises pour assurer la transparence et l’intégrité des processus de passation des marchés, et pour protéger les intérêts de la population de Nouakchott. Seul le Président de la République, Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, peut mettre fin à ces pratiques néfastes et restaurer la confiance dans l’Administration publique.
B.C