L’explosion a eu lieu dans le quartier de Wazir Akbar Khan, une zone qui abrite des bureaux du gouvernement et plusieurs ambassades.Au moins 80 personnes ont été tuées et plus de 320 autres ont été blessées, mercredi 31 mai, dans un attentat au camion piégé à Kaboul, la capitale afghane, a fait savoir le ministre de l’intérieur afghan. Face à l’urgence, il a appelé la population à des dons de sang dans les hôpitaux. Aucune revendication n’a été émise pour l’heure.
L’explosion, dont la cible n’était pas claire dans l’immédiat et qui a provoqué une onde de choc et d’énormes dégâts à la ronde, a été provoquée par « un kamikaze qui a actionné un véhicule bourré d’explosifs place Zanbaq, dans le 10e district de Kaboul » vers 8 h 30 (6 h 30 à Paris), selon le ministère de l’intérieur.
L’explosion a eu lieu près des ambassades d’Allemagne et d’Inde, dans le quartier diplomatique, qui abrite également des bureaux du gouvernement. Interrogée sur Europe 1, la ministre des affaires européennes française, Marielle de Sarnez, a pour sa part évoqué des « dégâts matériels » à l’ambassade de France et à l’ambassade d’Allemagne à Kaboul, tout en précisant qu’aucune victime n’avait été signalée pour le moment. A Berlin, le ministère des affaires étrangères a annoncé que des membres du personnel de l’ambassade avaient été blessés et qu’un garde de sécurité avait été tué.
La BBC a publié un communiqué dans lequel elle explique qu’un de ses chauffeurs afghan a été tué et que quatre de ses journalistes ont été blessés. Les bureaux de l’AFP ont aussi subi des dégâts, comme le montre une photo publiée sur les réseaux sociaux par l’un des correspondants vidéo de l’agence.Des nuages de fumée noire couvraient le centre-ville et des maisons situées à plusieurs centaines de mètres de l’explosion ont été endommagées. La déflagration a été si forte qu’elle a secoué une grande partie de la ville, soufflant de nombreuses fenêtres et semant la panique parmi la population.
Les talibans nient toute implication
L’attaque intervient quelques jours après le début du mois de jeûne du ramadan. Le chef de l’exécutif afghan, Abdullah Abdullah, a fermement condamné l’attentat sur Twitter. « Nous sommes pour la paix mais ceux qui nous tuent pendant le mois sacré de Ramadan ne méritent pas d’être appelés à faire la paix, ils doivent être détruits », a-t-il lancé.
L’attentat n’avait toujours pas été revendiqué en milieu de journée. Il intervient peu après l’annonce fin avril par les talibans du début de leur « offensive de printemps ». Mais un de leurs porte-parole a déclaré sur Twitter que le groupe insurgé « n’est pas impliqué dans l’attentat de Kaboul et le condamne fermement ». L’organisation djihadiste Etat islamique a également commis plusieurs attentats sanglants dans la capitale.
Le chef du Pentagone, James Mattis, a récemment déclaré s’attendre à « une nouvelle année difficile » pour l’armée afghane et les soldats étrangers présents dans le pays. Le président américain, Donald Trump, réfléchit à l’envoi de milliers de militaires en Afghanistan supplémentaires pour sortir de l’impasse.
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