Interrogé au JT de France 2, le premier ministre a réagi à l’affaire Ferrand, avant de préciser les contours du projet de loi sur la moralisation de la vie politique.Le premier ministre, Edouard Philippe, s’est exprimé mardi 30 mai au journal télévisé de 20 heures. Il a d’abord été interrogé sur l’affaire Ferrand, avant de préciser les contours du projet de loi sur la moralisation de la vie politique qui sera porté par le ministre de la justice, François Bayrou.
Ferrand peut rester au gouvernement malgré « l’exaspération des Français »
A la question de savoir si le ministre de la cohésion des territoires, au centre actuellement d’une polémique lancée par les révélations du Canard enchaîné, peut rester au gouvernement, le premier ministre a répondu : « Je dis oui, après avoir parfaitement compris, avoir parfaitement conscience de l’exaspération des Français, de leur émotion, de leur agacement ».
Plus tôt dans la journée, Richard Ferrand a « réfuté et condamné tous les soupçons » de l’enquête, qui l’accuse mardi de « mélange des genres » entre affaires privées et vie publique.
La présentation du projet de loi de moralisation de la vie politique reportée au 14 juin
La présentation du projet de loi de moralisation de la vie politique, prévue pour « avant les législatives », aura lieu lors du conseil des ministres du 14 juin, a également annoncé Edouard Philippe. Le projet de loi devrait finalement être différé d’une semaine en juin.
Le premier texte du quinquennat Macron, en cours de préparation par le ministre de la justice, François Bayrou, comprendra « des dispositions assez innovantes » qui rendent le texte « compliqué à écrire » car « on veut que le texte soit parfaitement conforme », a justifié le chef du gouvernement.
Réforme du code du travail : les ordonnances publiées « avant la fin de l’été »
Sur la réforme du code du travail, le premier ministre se dit déterminé à la faire adopter intégralement, alors qu’il vient d’achever mardi ses premières discussions.
« Nous avons parfaitement conscience d’abord d’une détermination sans faille du président. Ensuite d’un sentiment d’urgence, de débloquer des verrous et qui du coup constituent des freins à l’embauche. Troisième chose c’est une ouverture complète au dialogue. »
Edouard Philippe a précisé le calendrier de la réforme du code du travail, annonçant un projet de loi d’habilitation à légiférer par ordonnance pour « juillet » et les ordonnances publiées « avant la fin de l’été ».
Edouard Philippe a continué mardi de consulter sur sa future réforme du code du travail, en recevant les syndicats UNSA, Solidaires et l’association d’employeurs UDES, des partenaires sociaux non représentatifs au niveau national. M. Philippe les a reçus tour à tour à Matignon, en présence de la ministre du travail, Muriel Pénicaud.
Les concertations entre partenaires sociaux et la ministre du travail vont se poursuivre « jusqu’à la mi-juillet », a annoncé mardi la CGT, qui espère une ratification des ordonnances « au plus tôt fin septembre ».
Jean-Luc Mélenchon heureux de voir Richard Ferrand « épinglé »
Après les représentants socialistes et des Républicains, c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon de donner son avis sur l’enquête autour du ministre de la cohésion des territoires. Le leader de la France Insoumise se dit mercredi 31 mai dans Le Parisien « content » de voir le « donneur de leçons » Richard Ferrand « épinglé » dans une affaire de transaction immobilière impliquant sa compagne.
« Il y a un sujet, que Macron s’en débrouille. Mais je suis content de voir M. Ferrand épinglé. »
Le candidat aux législatives à Marseille souhaite que Richard Ferrand « reste accroché à son clou jusqu’à la fin de l’élection, parce que c’est une propagande permanente pour nous, pour montrer l’écart qu’il y a entre ces donneurs de leçons et ce qu’ils sont réellement ».
M. Mélenchon en profite pour tacler le chef de l’Etat : « M. Macron, c’est de la vieille politique, de très vieilles idées libérales et anti-écologiques. Il y a une contradiction entre ce à quoi aspirent les Français et ce que je sais de lui. Cette contradiction éclatera. »