Il y a deux ans jour pour jour, le 29 mai 2015, le président nigérian Muhammadu Buhari prêtait serment à Abuja. Ce lundi 29 mai, les Nigérians célèbrent aussi le jour de l’indépendance, après plusieurs années de dictature militaire. Absent du pays pour des raisons de santé, Muhammadu Buhari n’a donc pas pu fêter cet anniversaire.
Pas un mot sur l’état de santé de Muhammadu Buhari. Le vice-président Yemi Osinbajo demande sobrement aux Nigérians de prier pour un rétablissement rapide du président. Il appelle la population à continuer à prier « pour que notre président retrouve force et santé et effectue un bon retour » au Nigeria.
Yemi Osinbajo profite de cette date symbolique pour dresser un bilan à mi-mandat. Ainsi, sur la lutte contre la corruption, plus d’une centaine de responsables ont été interpellés par l’Agence de lutte contre la corruption. Par ailleurs, la création d’un compte unique de Trésorerie pour gérer les dépenses d’environ 900 agences fédérales a permis de rendre les dépenses publiques plus transparentes. Ce système « sera renforcé », indique le vice-président.
Mais le Parti démocratique populaire (PDP) s’insurge contre cette politique. Ce parti d’opposition, miné par de profondes divisions, affirme que la lutte contre la corruption s’apparente à une campagne de « harcèlement », selon les mots du sénateur Ahmed Makarfi qui, dans un communiqué, estime que l’emprisonnement de juges « vise à les intimider » et à « désacraliser » le système judiciaire. « De manière générale, l’APC a poussé la première puissance économique du continent dans la récession et a mis en place un plan économique ambigü, après deux ans au pouvoir », poursuit ce sénateur.
De son côté, le gouvernement fédéral met de nouveau l’accent sur sa politique visant à diversifier les sources de revenus du pays, en faisant notamment la promotion de l’agriculture.
Avec Rfi