Le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes sont des formes de criminalité qui gagnent du terrain en Afrique. Tout cela menace la stabilité de nos États. Au cours de la 28ème réunion du Comité Ministériel du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux du Sénégal et son homologue du Nigéria ont plaidé pour le renforcement de ressources suffisantes pour les institutions judiciaires et d’enquêtes et de poursuites qualifiées.
« La lutte contre ces phénomènes complexes et interdépendants qui transcendent les frontières nécessite une approche multilatérale et coordonnée », a estimé le Garde des Sceaux du Sénégal, Ousmane Diagne. Il a réaffirmé l’engagement de son département à mettre en œuvre toutes les recommandations relatives à la prévention, à la détection, aux poursuites, aux condamnations et recouvrement des avoirs sur la base d’une large coopération internationale.
Face à la dégradation de la situation économique dans la plupart des États membres de la CEDEAO, à la montée en flèche de l’inflation, Lateef Olasunkanmi Fagbemi, Garde des Sceaux, ministre de la Justice de la République Fédérale du Nigéria et Président du Comité Ministériel du GIABA a aussi plaidé pour la protection des économies nationales dans le but de préserver l’intégrité du système financier.
Il renseigne que l’évaluation du Second Cycle des Évaluations Mutuelles du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent et le financement du terrorisme fait en novembre 2024 concernant les 15 États membres renvoient une image « peu reluisante ».
D’où la nécessité pour les pays de la CEDEAO de redoubler d’efforts et de travailler « plus afin de changer la réalité des choses. La plupart de nos États membres évalués à date ont obtenu des résultats faibles dans les volets relatifs à l’efficacité de leur évaluation mutuelle », dit Lateef Olasunkanmi Fagbemi, Garde des Sceaux, ministre de la Justice de la République Fédérale du Nigéria.
« Parmi les organismes d’évaluation, le GIABA a enregistré 138 notes faibles en matière d’efficacité tandis que cinq de nos pays ont obtenu de faibles notes au titre de l’efficacité dans tous les 11 résultats immédiats. À ce jour, nous avons achevé l’évaluation de tous les États membres de la CEDEAO. Le Rapport de l’Union des Comores a été adopté par la 41e session de la Commission Technique/Plénière du GIABA et vous est à présent soumis pour examen. L’adoption du rapport du dernier État membre, la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe, est prévue pour la 42e Plénière en novembre 2024 », a assuré le Garde des Sceaux, ministre de la Justice de la République Fédérale du Nigéria.
Quatre de leurs États membres se trouvent actuellement dans le processus de l’ICRG (liste grise) du GAFI.
Au regard de tout cela, les Ministres de la Justice, Garde des Sceaux du Nigeria et du Sénégal exhortent les gouvernements à s’attaquer à « la corruption, l’abus et au trafic de drogues, à la contrebande à la traite des personnes, à la fraude et à d’autres formes de criminalité transnationale qui revêtent encore des incidences négatives sur l’intégrité du système financier et sur la réputation des pays ».