Le directeur de l’administration pénitentiaire, le colonel Daouda Diop, était ce mercredi face à la presse pour apporter des précisions sur les conditions de détention à Rebeuss du maire de Dakar, Khalifa Sall, placé sous mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance de la Ville. Extraits.
« Pas de conditionnalité pour Khalifa Sall »
« Ses premières visites (Khalifa Sall) ont commencé le lundi 13 mars dernier. On a du prendre sur nous pour instaurer une réglementation ici à Rebeuss parce qu’il y a plus de deux mille détenus. En deux jours personne ne peut voir sa famille. L’administration pénitentiaire a pris sur elle, depuis des années, d’accorder deux jours de plus pour les visites. Mieux, les lundis ont été accordés pour des cas exceptionnels. Monsieur Sall est rentré dans ce cas exceptionnel avec d’autres détenus. Il reçoit 20 visiteurs. C’est lui qui choisit sur la liste qu’on lui présente les personnes qu’il veut. Je précise qu’il n’y a pas de conditionnalité de temps. Les autres détenus ont droit à cinq minutes lors des visites. Pour monsieur Khalifa Sall, il n’y a pas de conditionnalité. En plus, il est en emprisonnement individuel, il est séparé des autres détenus. Il est dans une cellule qui répond à toutes les conditionnalités et les commodités.
Le parloir
« Depuis son incarcération jusqu’à la date du 10 (mai), le parloir de Rebeuss, qui n’obéissait plus aux normes, a été fermé. On est passé dans une phase de construction d’un nouveau parloir qui devrait répondre aux normes internationales. Durant cette phase de reconstruction, les visites se faisaient dans la cour administrative. Une bâche était placée à cet effet. Khalifa Sall ne faisait pas ses visites dans cette zone par souci de commodité, on avait aménagé un local où il recevait ses visites. C’est comme cela qu’on a fonctionné du 13 mars au 10 mai, date d’inauguration du nouveau parloir. Une fois inauguré, il va de soit que le système temporel doit disparaitre et retourner à l’orthodoxie. Le jour auquel il a droit à une visite, c’est un jour pratiquement qui lui est réservé à lui, tout seul. Les autres visites n’interférent pas au parloir. C’est cette règle qu’on n’a posée, mais il nous a fait savoir qu’il ne peut pas recevoir des visites au parloir.
La mosquée et la bibliothèque
« Rebeuss, c’est plus de deux mille détenus et chaque vendredi les détenus vont à la prière. Il appartient à l’administration pénitentiaire de s’assurer que toutes les conditions de sécurité sont garanties. Monsieur Sall étant une personnalité de ce pays, on nous reprocherait de ne pas avoir pris pour lui une mesure de sécurité, si quelque chose arrivait. Pour la bibliothèque, il n’a jamais été question de lui refuser l’accès. Il n’a jamais fait la demande d’aller à la bibliothèque. Les cours de Coran, c’est le 19 avril qu’il a demandé à avoir un maitre coranique. Un détenu est mis à sa disposition les mercredis, selon sa demande, à raison de deux heures, de 10h à 12h. Il a encore demandé deux autres jours dans la semaine.
Permis de visite
« Il est important de préciser que l’article 232 dit que les permis de communiquer son délivrés qu’aux proches parents. Exceptionnellement, pour des motifs que le juge ou l’autorité judiciaire apprécie, des permis peuvent être délivrés à d’autres personnes. Mais le juge fixe les limites et les conditions dans lesquelles ces visites devront se faire. L’article 233 dit que les visites aux détenus provisoires et condamnés doivent avoir lieu aux parloirs de l’établissement. Sauf les cas prévus aux articles 73 et 125. L’article 234 dit que les permis qui concernent les personnes autres que les parents ne donnent droit ni à des visites de contacts ni à des visites en dehors des jours et heures prévus par la loi. L’article 235 dit que les visites pour tout le Sénégal ont lieu les dimanches, les mercredis et les jours fériés. Donc statutairement parlant, on n’a droit qu’à deux jours de visite au Sénégal. Les horaires sont fixés par le régisseur. Au total, c’est 6 heures par jour, 3 heures le matin et 3 heures dans l’après-midi. L’article 237 dit que les visites doivent avoir lieu dans le parloir. Et ce parloir doit être muni d’un dispositif de séparation.
Les correspondances
« On dit que les correspondances sont soumises à la censure. Cela veut dire que les correspondances qui entrent et sortent de la prison doivent être lues par le directeur, c’est l’article 240 qui le dit. Les lettres sont remises au directeur. Elles sont ouvertes. Si la lettre est cachetée, elle est renvoyée au détenu pour lui dire qu’elle doit être remise au directeur, ouverte. Elles peuvent être aussi communiquées au magistrat qui se charge du dossier, s’il fait la demande. »
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