Mercredi 19 juillet, la Cour d’appel de la CPI a ordonné aux juges de réexaminer la demande de libération provisoire de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui est incarcéré depuis fin 2011. Il est poursuivi pour de présumés crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Cet arrêt met en lumière un problème récurrent: celui des longues procédures des procès à la CPI.
Pour accélérer les procédures, il y a tout un travail en amont : « Désormais, le bureau du procureur avance bien sur son enquête avant la confirmation des charges », indique Fadi el-Abdallah, le porte-parole de la CPI. Ce responsable attribue les lenteurs des procédures à la « complexité des affaires jugées ». Des dossiers qui, précise-t-il, traitent notamment de « crimes de masses et qui se confrontent à la question de la protection des témoins ».
Pour l’affaire visant Laurent Gbagbo, il a ainsi fallu réduire le nombre de témoins : la Chambre de première instance a renoncé à 21 des 138 témoins annoncés à l’ouverture du procès.
Malgré ces efforts, « la procédure est très longue, les choses ne se sont pas améliorées », regrette un juriste qui suit les activités de la CPI.
Pour cet expert, « l’idée de déplacer les témoins pose un problème sur la célérité du procès. La Cour est à la fois éloignée des territoires où se font les enquêtes, mais aussi des justiciables ».