Culture africaine : À Miami, Accra, Paris, Dakar, Marseille, Pantin, Aubervilliers, Clermont-Ferrand, Vic-le-Comte, Cachan, Hambourg, New York, Marrakech, Évian, Niamey, en salle ou en plein air, voici dix-sept rendez-vous de la culture afro ou africaine à ne pas manquer en ce mois de décembre.
Du 1er au 3 décembre, Afriart Gallery de Kampala présente à l’occasion de la foire Art Basel Miami Beach trois jeunes artistes ougandais qui excellent dans la réinterprétation du portrait noir : Emmie Nume, Mona Taha et Richard Atugonza.
Si vous êtes artiste dans les arts visuels, vivant en Afrique de l’Ouest et âgé entre 18 et 40 ans, vous pouvez postuler jusqu’au 2 décembre au prix Kuenyehia, doté de « 10 000 dollars, des fournitures artistiques, une formation et du coaching ». Le Kuenyehia Trust est basé au Ghana et souhaite aider les artistes à trouver rapidement une stabilité financière.
À partir du 2 décembre, la plateforme artistique Selebe Yoon à Dakar, au Sénégal, présente Balle de Match. Cette exposition personnelle de Mbaye Diop met l’accent sur Dakar sous forme de lieu où s’exercent les structures de pouvoir. L’artiste sénégalais révèle une ville « habitée par ses contradictions, des aspirations bétonisantes et l’inéluctable retour de ses fantômes ancestraux ».
Le Mucem à Marseille accueille à partir du 2 décembre la première rétrospective de Ghada Amer en France. L’artiste, née au Caire en 1963, s’installe à l’âge de 11 ans avec ses parents à Nice, avant de se former en arts plastiques à Paris. Face aux difficultés à percer dans le monde de l’art en tant que femme, elle développe un processus de création propre à elle où se mêlent la broderie, la peinture, la céramique, le bronze et la création de jardins… Installée depuis 1996 à New York, elle est aujourd’hui considérée comme l’« une voix majeure des enjeux post-coloniaux et féministes de la création contemporaine ».
La promesse du bagne, du réalisateur camerounais Joseph Dégramon Ndjom, fait partie d’une douzaine de films consacrée à l’Afrique et ses diasporas lors du Festival du cinéma documentaire à Clermont-Ferrand et Vic-le-Comte. Sous le thème de Traces de vie, la 32e édition réunit jusqu’au 3 décembre 80 films et un focus dédié aux Désirs de démocratie.
Ciné Regards Africains, la 15e édition du festival organisé par l’association Afrique sur Bièvre propose jusqu’au 4 décembre quelques-uns des chefs-d’œuvre du cinéma africain de ces deux dernières années, dont Lingui, les liens sacrés, du Tchadien Mahamat Saleh Haroun, et La nuit des rois, de l’Ivoirien Philippe Lacôte, ou les courts métrages I am afraid to forget your face de l’Égyptien Sameh Alaa et Angle mort du Tunisien Lotfi Achour. Chaque projection sera suivie d’un débat animé par un spécialiste des cinémas africains et/ou du réalisateur du film.
Le 7 décembre, le festival « Stop Wars – Visions d’exil » propose à Pantin une soirée de danse et concert-performance autour de la question Ukraine – Russie, pourquoi la guerre ?. Le danseur et chorégraphe Cleve Nitoumbi y creuse l’histoire de sa vie : « Quand on naît de parents congolais en Ukraine et qu’on fuit en France, comment se définit-on ? »
Du 7 au 11 décembre, l’artiste plasticienne, chorégraphe et écrivaine américaine Okwui Okpokwasili présente à la Commune d’Aubervilliers Bronx Gothic. Wanjiru Kamuy, née au Kenya, formée aux États-Unis et installée en France, interprètera ce monologue d’une femme évoquant les souvenirs de deux jeunes filles noires et de leur éveil à la sexualité dans le Bronx des années 1980. Première artiste en résidence du Kravis Studio du MoMA, Okpokwasili est connue pour ses œuvres liées à des événements historiques au Nigeria et à la perception des corps africains en Occident.
Du 8 au 10 décembre, la danseuse et chanteuse rwandaise Dorothée Munyaneza interprète Akal, le dernier volet de la trilogie de Radouan Mriziga centrée sur les Imazighens, peuple indigène d’Afrique du Nord. Le chorégraphe bruxellois d’origine marocaine rend à l’Atelier de Paris un hommage dansé et chanté à la déesse égyptienne Neith et à la puissance féminine en général.
How do you feel ? demandent le peintre ivoirien Ngoye et le sculpteur italien Aron Demetz à la galerie Melbye-Konan à Hambourg, en Allemagne. Sur 400 mètres carrés, les artistes confrontent leurs visions du monde, des compositions néo-expressionnistes vivantes pour l’un, des sculptures en bois pour l’autre, du 9 décembre au 4 février 2023.
À New York, le Festival international du film de la diaspora africaine célèbre son 30e anniversaire. Jusqu’au 11 décembre, l’ADIFF propose 89 récits et documentaires de 44 pays dans sept lieux différents de Manhattan. Parmi les points forts de cette édition 2022 : Dear Jackie, une lettre cinématographique adressée par le réalisateur Henri Pardo à Jackie Robinson, le premier Noir à jouer dans la Ligue majeure de baseball et qui est devenu un acteur clé du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Paul S. Wilo, réalisateur de Zambie, présente Maria Kristu : The Buumba Story. La jeune Buumba, 16 ans, rêve de devenir écrivaine et se rebelle contre la doctrine de l’église Maria Kristu qui lui a appris que sa place est aux côtés de son futur mari. Le réalisateur ivoirien Roger Gnoan M’Bala raconte l’histoire très sensible de l’esclavage perpétré par les Africains. Adanggaman: Africans Making Slaves of Africans est située en Afrique de l’Ouest, à la fin du XVIIe siècle. À l’époque, le roi Adanggaman mène une guerre contre les tribus voisines, ordonnant à ses soldats de brûler les villages ennemis, de tuer les personnes âgées et de capturer les membres des tribus en bonne santé pour les vendre aux marchands d’esclaves européens…
Jusqu’au 11 décembre, la 11e édition de Partcours accueille dans les 30 meilleurs espaces d’arts de Dakar des vernissages et des rencontres organisées dans les quartiers de la capitale sénégalaise. Une façon artistique de dessiner une autre carte d’une cité qui se renouvelle et de proposer une expérience unique sur le continent africain.
Le 15 décembre se termine l’appel à candidatures pour une résidence artistique au Jardin Rouge, dans la région de Marrakech, au Maroc. Créé par la Fondation Montresso, ce laboratoire de création accueille près de trente artistes visuels (peintres, sculpteurs, photographes…), de nationalité marocaine ou étrangère, par saison culturelle. Les artistes bénéficient de temps de recherche et d’une aide à la diffusion.
Jusqu’au 17 décembre a lieu The Plague Is Me. Une vie de détournements. Cette exposition personnelle de l’artiste sud-africain Kendell Geers à la Galerie Eric Mouchet à Paris est pensée « comme un panorama déroulant le fil de la pensée de l’artiste », avec des œuvres fondatrices encore jamais dévoilées au public.
La 2e édition des Awards du Rire Africain aura lieu le 17 décembre à Niamey, au Niger. L’évènement consacre chaque année les meilleurs humoristes du continent africain. Dans la catégorie Humoriste de l’année sont nommés : Boukary, Joel-Jo’arts, Le Magnific, Ulrich Takam, Willy Dumbo.
Le 20 décembre aura lieu l’avant-première du film Tirailleurs à Dakar. Réalisé par Mathieu Vadepied, l’histoire raconte l’enrôlement de l’éleveur peul sénégalais Bakary Diallo (interprété par Omar Sy) pendant la Première Guerre mondiale dans l’armée française pour rejoindre son fils de 17 ans, Thierno, recruté de force.
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