Dans cette ville ivoirienne, des hommes apprennent désormais leur rôle de conjoint, et plus si affinités…
Pour que la prise en compte de chaque sexe dans les politiques familiales se fasse avec une bonne dose d’humour, Anne Désirée Ouloto a réclamé ces acclamations pour la participation des « papas » à la toute nouvelle école des maris de Guiglo et de Petit Gloizon. Les mâles qui acceptent de renoncer à une bonne dose de machisme y apprennent la notion de planning familial « afin que la femme soit à l’aise dans le foyer ».
Vautrés dans le patriarcat
Le concept d’école des maris a déjà été expérimenté au Niger, en 2011, et au Burkina Faso, en 2019. Les meilleurs élèves de l’école sillonnent des villages voisins pour promouvoir la planification familiale, les visites au centre de santé, les consultations prénatales, l’accouchement en maternité ou encore la vaccination. Car l’occasion d’un débat sur la bonne cohabitation maritale fait le larron de toutes les autres dimensions familiales. Ainsi en est-il des questions sanitaires – avec, toujours en toile de fond, l’espacement des naissances –, mais aussi des défis juridiques, des sujets de leadership féminin ou de l’optimisation de l’éducation des enfants.
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C’est que les maris vautrés dans le patriarcat ne sont pas les seuls responsables des violences sexuelles et des grossesses indésirées. Au rendez-vous de Guiglo, Anne Ouloto n’était décidément pas avare d’anecdotes : « À Abengourou, un élève a enceinté sept filles, à l’époque où j’étais ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant », dans un pays où « l’avortement est interdit ». Tout est donc affaire de bonne communication, notamment sur les sujets tabous de la sexualité, entre chaque membre de la famille, qu’il soit féminin ou masculin, majeur ou mineur.
En Côte d’Ivoire, ouverture d’une « école des maris » à Guiglo – Jeune Afrique