L’agenda africain du président français Emmanuel Macron s’annonce chargé. Le nouvel occupant de l’Elysée rencontrera son homologue ivoirien Alassane Ouattara dimanche 11 juin, avant de s’entretenir avec le Sénégalais Macky Sall le lendemain, et de s’envoler pour le Maroc, le 14 juin.
Le premier chef d’État africain reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron sera donc Alassane Ouattara. Moins de trois mois après ses adieux à François Hollande, le président ivoirien sera de nouveau sur le perron de l’Élysée dimanche, cette fois-ci accueilli par le nouvel occupant du palais présidentiel français. La première rencontre officielle entre les deux chefs d’État aura lieu à 16h30 heure française, au retour d’Emmanuel Macron du Touquet, dans le Nord de la France, où ce dernier votera pour le premier tour des élections législatives françaises.
Pour cette première rencontre bilatérale entre les deux hommes, Alassane Ouattara sera accompagné à Paris de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, mais aussi du ministre des Affaires étrangères Marcel Amon-Tanoh, du Secrétaire général de la présidence de la République, Patrick Achi ainsi que de Masséré Touré, directrice de la Communication.
Des dossiers économiques mis en avant
Si cette première entrevue officielle sera l’occasion de dresser un bilan des relations entre les deux pays, plusieurs dossiers sécuritaires et économiques devraient aussi être abordés, selon une source diplomatique en poste à Abidjan.
Parmi eux, celui du train urbain d’Abidjan, porté par un consortium dont fait notamment partie l’entreprise française Bouygues. Un projet d’environ 1,5 milliard d’euros actuellement bloqué, et que Paris aimerait voir avancer. Selon une source au ministère français des Affaires étrangères, la Côte d’Ivoire pourrait également solliciter un appui budgétaire auprès de la France. La Côte d’Ivoire reste un pilier de stabilité que l’on doit continuer d’accompagner et de soutenir.
La rencontre des deux chefs d’État « montre le fort attachement de la France à la Côte d’Ivoire qui est un partenaire essentiel, fruit de notre histoire et reflet du rôle majeur de la Côte d’Ivoire sur le plan régional et au-delà, comme le montre son élection au Conseil de sécurité », assure-t-on à l’Elysée. Avant d’ajouter : « La Côte d’Ivoire reste par ailleurs un pilier de stabilité que l’on doit continuer d’accompagner et de soutenir, notamment avec le départ de l’Onuci ».
Une « prise de contact » entre Emmanuel Macron et Macky Sall
Le lendemain, lundi 12 juin, ce sera au tour de Macky Sall d’être reçu par Emmanuel Macron, qui a souhaité le rencontrer alors qu’il effectue une tournée en Europe. « Le président Macron souhaitait que Macky Sall fasse partie des premiers chefs d’État africains conviés à Paris, car le Sénégal est un de nos partenaires privilégiés sur le continent », explique une source diplomatique française.
Précédemment à Bruxelles pour les Journées européennes du développement, le président sénégalais est attendu à 9h du matin au palais de l’Élysée, avant de reprendre l’avion en direction de Berlin pour participer à une réunion de préparation du prochain sommet du G20, les 7 et 8 juillet à Hambourg.
« Nos deux pays entretiennent une relation amicale. Il est donc tout à fait normal que nos deux chefs d’État se rencontrent rapidement »
À Dakar et Paris, ce premier entretien est d’abord présenté comme une « prise de contact » entre Emmanuel Macron et Macky Sall. « Nos deux pays entretiennent une relation amicale. Il est donc tout à fait normal que nos deux chefs d’État se rencontrent rapidement », glisse une source à la présidence sénégalaise. Une relation d’autant plus amicale que les autorités sénégalaises n’avaient pas manqué d’afficher leur soutien à Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle française.
Une fois les présentations faites, les deux présidents aborderont les nombreux sujets de coopération entre la France et le Sénégal. Sur le plan économique, par exemple avec la construction du train express régional (TER) entre le centre-ville de Dakar et le futur aéroport international Blaise Diagne (AIBD) par différentes entreprises françaises, mais aussi sur le plan sécuritaire, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.
Par Baudelaire Mieu, Benjamin Roger, Claire Rainfroy et Vincent Duhem (Jeuneafrique)