IRAN :Les Français « de passage en Iran sont invités à quitter le pays dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s’exposent », a alerté vendredi 7 octobre le ministère français des Affaires étrangères dans une mise à jour des conseils aux voyageurs sur son site.
Cette mise à jour intervient après la diffusion sur la télévision officielle iranienne des « aveux » de deux ressortissants français arrêtés en mai dernier et accusés d’espionnage. Une vidéo qualifiée de « mise en scène indigne et révoltante » par le Quai d’Orsay, qui a réclamé la « libération immédiate » des deux Français, Cécile Kohler et Jacques Paris.
Cécile Kohler et Jacques Paris, membres d’un syndicat d’enseignants, ont été arrêtés en mai 2022, quand l’Iran était le théâtre de manifestations d’enseignants qui réclamaient des réformes pour une revalorisation de leurs salaires et appelaient à la libération de collègues arrêtés lors de précédentes mobilisations.
Mais en fait, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi, ils étaient venus en Iran pour contacter des syndicalistes iraniens. Dans ces aveux, les deux français affirment être des agents opérationnels de la DGSE venus en Iran pour distribuer de l’argent aux syndicalistes iraniens et les encourager à poursuivre leurs manifestations pour créer une situation révolutionnaire.
Le film ne montre pas seulement des aveux des deux syndicalistes. De plus, il y a des films de leurs rencontres avec les syndicalistes iraniens lors de réunions privées. Le commentateur affirme que les deux français étaient sous surveillance dès leur entrée sur le territoire iranien et tous leurs faits et gestes ont été filmés.
« La capacité de l’ambassade de France à Téhéran à assurer la protection consulaire des ressortissants arrêtés ou détenus en Iran est très contrainte », prévient encore le site du ministère français, qui avait déjà classé en « rouge » l’ensemble du territoire iranien en raison de la situation dans ce pays depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs.
Une centaine de personnes ont été tuées dans la contestation – toujours en cours – qui a suivi la mort de la jeune femme, selon des ONG.
Outre Cécile Kohler et Jacques Paris, deux autres Français sont retenus en Iran, pays accusé de pratiquer une diplomatie des otages pour négocier à son avantage sur la scène internationale.