Initialement, le voyage de Netanyahu était vu comme l’occasion de réchauffer des relations tendues par la façon dont est menée la guerre à Gaza avec des dizaines de milliers de civils essentiellement femmes et enfants, ce qui a soulevé une vague d’indignation aux Etats-Unis sur les campus américains notamment… mais sans remettre en question le soutien de l’administration au gouvernement israélien et son armée.
Joe Biden, qui a annoncé la semaine dernière renoncer à briguer un second mandat, doit tenter de faire davantage pression sur Benyamin Netanyahu dans l’espoir d’arriver à un accord de cessez-le-feu dans la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Reste à savoir si le Premier ministre israélien, dont les relations avec le président démocrate américain sont notoirement compliquées, y sera réceptif, d’autant plus que Joe Biden quittera la Maison Blanche dans quelques mois.
Le président américain a continué à afficher son soutien à Israël depuis le début du conflit, enlaçant même Benyamin Netanyahu à l’aéroport de Tel-Aviv lors d’une visite dans la foulée des attaques. Mais il s’est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu’augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza.
« Lacunes finales »
Ce 24 juillet, un haut responsable de l’administration américaine a affirmé que le président allait essayer de combler quelques « lacunes finales » lorsqu’il recevra Benyamin Netanyahu à la Maison Blanche. Les négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d’otages sont « en voie de conclusion », a assuré ce responsable sous couvert de l’anonymat. « Je ne m’attends pas à ce que la rencontre soit un oui ou non, ce sera plutôt un « comment comblons-nous les lacunes finales ? ». » Dans ces négociations, « il y a des choses dont nous avons besoin de la part des Israéliens, pas de doute. Mais il y a aussi des éléments-clés qui sont uniquement entre les mains du Hamas parce que les otages sont entre les mains du Hamas », a-t-il poursuivi.
Une éventuelle trêve dépend désormais d’un petit nombre de questions relatives aux modalités d’entrée en vigueur d’un accord, le Hamas ayant assoupli sa demande d’un retrait total d’Israël, a notamment indiqué le responsable.
Kamala Harris et Trump aussi sur l’agenda
Benyamin Netanyahu doit aussi la vice-présidente Kamala Harris,désormais candidate démocrate à la Maison Blanche, ce jeudi. Cette dernière avait justifié son absence lors du discours, mercredi, du Premier ministre israélien devant le Congrès par un déplacement déjà prévu.
Mais les déclarations de Kamala Harris sur la guerre à Gaza laissent entrevoir un possible changement par rapport à la politique de Joe Biden sur Israël. Si l’ex-sénatrice de 59 ans n’a jamais contredit le président Biden sur le sujet, elle a à plusieurs reprises été la responsable américaine à réclamer le plus fort un cessez-le-feu.
Pendant cette adresse devant le Congrès, les républicains l’ont fortement applaudi, l’ovationnant même, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l’ancienne speaker Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.
Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s’est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens – 39 145 selon un dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas – et une catastrophe humanitaire.
Non loin du Capitole, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour protester contre la venue de Netanyahu, qualifié de « criminel de guerre » par plusieurs pancartes.