Après avoir effectué des tirs deux ou trois fois par mois depuis le mois d’avril, la Corée du Nord avait suspendu ses essais à la mi-septembre. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence mercredi.
La Corée du Nord a tiré à nouveau un missile balistique, a annoncé mardi 28 novembre l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant des sources militaires. Le tir a eu lieu à Pyongsong, dans le sud de la province de Pyongan, aux alentours de 18 h 17 GMT (19 h 17 à Paris). L’engin a survolé la mer du Japon, précise l’armée sud-coréenne, disant avoir elle-même procédé à un test de missile en réponse à cette « provocation ».
Mardi soir, le président américain, Donald Trump a réagi à ce nouveau tir dans une déclaration forte mais, mais évasive, à la Corée du Nord, en promettant : « On va s’en occuper. » Quelques heures plus tard, la Maison Blanche a publié sur Twitter une image de M. Trump en conversation téléphonique avec le premier ministre japonais Shinzo Abe à propos du tir de missile.
.@POTUS @realDonaldTrump, speaking with @JPN_PMO @AbeShinzo, regarding North Korea’s launch of a intercontinental b… https://t.co/wpJRYxAJSS
— Scavino45 (@Dan Scavino Jr.)
Une réunion en urgence du Conseil de sécurité sur la Corée du Nord, demandée par Washington, Tokyo et Séoul, se tiendra mercredi vers 21H30 GMT, a par ailleurs annoncé mardi la mission américaine auprès de l’ONU.
Plus haute altitude
Selon des analystes du Pentagone, il s’agit d’un missile balistique intercontinental, qui a parcouru un millier de kilomètres avant de retomber en mer. L’engin ne représentait une menace ni pour les Etats-Unis ni pour leurs alliés.
Toutefois le ministre de la défense, Jim Mattis, a dit que ce tir avait atteint la plus haute altitude de tous les tirs effectués par Pyongyang et qu’il représentait « une menace partout dans le monde ». Il a ajouté que les militaires sud-coréens avaient tiré des missiles de précision en mer pour « s’assurer que la Corée du Nord comprend bien qu’elle peut être prise sous le feu de notre allié ».
D’après la chaîne de télévision japonaise NHK, qui cite le ministère de la défense, le missile nord-coréen pourrait s’être abîmé dans la zone économique exclusive de l’archipel.
Ce tir a eu lieu huit jours après la décision de Washington de réinscrire la Corée du Nord sur la liste noire des « Etats soutenant le terrorisme », un geste qualifié de grave provocation par Pyongyang.
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Le président américain, Donald Trump, était au Congrès au moment du tir, « et il a été informé de la situation en Corée du Nord tandis que le missile était encore en vol », a dit Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche. Le Pentagone dit quant à lui avoir « détecté un probable tir de missile en Corée du Nord ». « Nous sommes en train d’évaluer la situation et fournirons plus de détails quand nous en aurons », ajoute-t-il.
Options diplomatiques sur la table
Dans la soirée, le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a déclaré que les « options diplomatiques » pour résoudre la crise nucléaire avec la Corée du Nord restaient « sur la table, pour l’instant ».
Dans une déclaration lue par sa porte-parole à Washington, il a appelé la communauté internationale à « prendre de nouvelles mesures » au-delà des sanctions déjà adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU, « y compris le droit d’interdire le trafic maritime transportant des biens vers et de la Corée du Nord ».
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a qualifié le tir « d’acte violent » qui « ne peut pas être toléré ». Il a ajouté dans la soirée : « Nous ne céderons jamais à aucun acte de provocation. Nous renforcerons notre pression » sur Pyongyang.
En alerte
L’agence de presse japonaise Kyodo rapportait lundi soir que le gouvernement japonais était en alerte après avoir capté des signaux radio suggérant qu’un tir de missile pourrait avoir lieu dans les prochains jours. Séoul avait fait état mardi de signes d’activité sur une base de missiles nord-coréenne.
La Corée du Nord, qui avait procédé à des tirs deux ou trois fois par mois depuis avril, avait suspendu ses essais depuis le 15 septembre, après avoir envoyé une roquette qui était passée au-dessus de l’île de Hokkaido, dans le nord du Japon.
L’absence de test de missile depuis avait suscité l’espoir que le durcissement des sanctions de l’ONU portait ses fruits. D’autant que les Etats-Unis ont incité le reste de la communauté internationale à prendre des mesures unilatérales. Washington a notamment demandé à la Chine, principal soutien économique de la Corée du Nord, de lâcher définitivement son voisin. Donald Trump s’est montré confiant à cet égard après sa récente visite à Pékin, en dépit du scepticisme de nombre d’observateurs.