L’appareil acquis la semaine dernière permettra à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé d’être plus rapide dans la prise en charge des malades. C’est un petit appareil de laboratoire qui ne paye pas de mine. Mais il est facilement transportable et peut servir dans les villages les plus reculés où les femmes n’ont pas accès aux laboratoires.
Il s’agit donc d’une vraie révolution dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, selon Mireille Tala, biologiste à l’hôpital de Yaoundé. « C’est un appareil qui nous fait gagner du temps parce que selon la procédure de l’OMS et du Cameroun, il faut au moins deux semaines, parfois même un mois pour que la femme soit prise en charge. Alors qu’avec le Magpix, il suffit de 48 heures exactement pour que la femme soit prise en charge. Il raccourcit les délais de prise en charge du patient et donc aussi les coûts », raconte-t-elle.
L’appareil, acquis dans le cadre du projet de lutte contre le cancer du col de l’utérus en clinique et en communauté au Cameroun a coûté autour de 30 000 euros. Selon Victorine Sehi, chef du projet, avec cette nouvelle technologie, les femmes pudiques qui redoutent les prélèvements devraient se sentir plus à l’aise. « Toutes les appréhensions qu’elles pourraient avoir de se rapprocher du personnel sanitaire sont levées dans l’intimité de son domicile. On leur donne la possibilité de s’autoprélever et d’avoir en quelques jours seulement le résultat du test », explique Mme Sehi.
Le Cameroun est l’un des premiers pays en Afrique à utiliser cet appareil innovant. Le cancer du col de l’utérus est responsable de plus de 300 000 morts dans le monde, dont 1 600 au Cameroun, selon des statistiques de l’OMS datant de 2019.