Tunisie : Mercredi 7 décembre, plusieurs milliers de boulangers se sont mis en grève en Tunisie. Ils réclament près de 260 millions de dinars (environ 78 millions d’euros) d’impayés à l’État, qui ne leur verse pas leur subvention étatique depuis plus d’un an. Si la grève des boulangers a été suspendue plus tard dans la journée, après l’annonce d’un règlement temporaire de la part du gouvernement pour régler la dette, cette crise ne fait qu’amplifier des problèmes chroniques.
Beaucoup ont fait le déplacement de loin, Sfax, Tozeur, Monastir pour faire grève. Ils ont répondu à l’appel face au manque de solution pour régler leur situation financière. L’État ne leur paye plus, depuis plus d’une année, la compensation qui leur permet de rentabiliser la production du pain subventionné. Le prix de ce pain a peu varié depuis quinze ans. Il permet de nourrir des millions de classes populaires depuis des décennies en Tunisie. Mais aujourd’hui, l’État n’a plus les moyens de payer ces compensations qui permettent aux Tunisiens de s’approvisionner en produits alimentaires, à moindre coût. Ce problème chronique avait déjà donné lieu à une grève du secteur fin octobre. Il révèle les dysfonctionnements croissants de l’économie tunisienne en proie à une crise économique et une inflation galopante. Elle a atteint les 9,8% début décembre.
Un problème plus global
Le problème d’argent touche aussi d’autres secteurs comme l’importation pour le sucre ou le café vert, en pénurie à cause des difficultés de l’office du commerce à payer les fournisseurs. Le lait se fait aussi rare. Les industriels attendent également depuis près d’un an le versement de la compensation.
Face à ces problèmes, le gouvernement gère au cas par cas, mais le secteur public, tout comme le secteur privé, attendent la finalisation d’un prêt du FMI, pour commencer à souffler. Une perspective encore en point d’interrogation alors que le mois de janvier, connu pour être tendu en Tunisie sur le plan socio-économique, approche.