Il y a de la revanche dans l’air. Battue par Barcelone en finale en 2015, la Juventus du totem Buffon retrouve Messi, Neymar, Suarez et les autres mardi à Turin en quart de finale aller, convaincue de pouvoir faire mieux qu’il y a deux ans.
Buffon était déjà là, bien sûr, quand le Barça s’était imposé 3-1 à Berlin, apothéose de la première saison du fameux trio offensif catalan, qui ce soir-là avait frappé par Suarez et Neymar.
D’ailleurs, comme Buffon est là depuis toujours ou presque, il gardait déjà les buts de la Juventus en 2003, quand les Turinois avaient éliminé le Barça de Luis Enrique (alors joueur) en quarts de finale de la C1.
Mais alors qu’il est devenu samedi seul deuxième au classement des matches disputés en Serie A (616, contre 641 à Paolo Maldini) et qu’il a fêté ses 1000 matches professionnels il y a quelques semaines, Buffon attend toujours de pouvoir lever la Ligue des Champions.
C’est l’objectif annoncé de tout un club pour qui le championnat a désormais des allures de quasi formalité et l’idée semble s’imposer en Italie que la distance s’est réduite depuis 2015 entre Juve et Barça.
« Plus humains »
« Eux sont restés plus ou moins les mêmes, alors que nous avons beaucoup changé. Notre confiance en nous, surtout, a beaucoup augmenté », a ainsi expliqué samedi l’entraîneur turinois Massimiliano Allegri.
« Plus humains », titrait aussi lundi le quotidien italien La Stampa sous une photo de Messi et Neymar.
La défaite des Catalans samedi contre Malaga (2-0) n’a pas dissipé l’impression, les difficultés physiques du maître à jouer Iniesta n’aident pas son équipe à trouver de la constance et le 4-0 infligé par le Paris SG en 8e de finale aller a donné des idées à toute l’Europe.
Comme les autres, les Turinois ont pourtant aussi vu le 6-1 du match retour. Mais comme l’a dit à La Stampa le patron de la défense bianconera Bonucci, « aucun club italien n’aurait pris six buts ce soir-là ».
Il faut dire que la Juventus s’y entend en travail défensif avec seulement deux buts encaissés par Buffon cette saison en huit matches de Ligue des Champions.
Paradoxalement, le 4-2-3-1 installé depuis quelques mois par Allegri fait de sa Juventus une équipe extrêmement offensive.
Mais le technicien italien a encore rappelé la priorité ce week-end: « Cela me fait sourire quand j’entends dire que cette équipe joue bien, elle fait le spectacle. Le spectacle, c’est au cirque. Ici, il faut gagner », a-t-il lâché après un succès 2-0 face au Chievo Vérone.
Battre Messi
Bien sûr, les adversaires affrontés jusqu’ici en Ligue des Champions n’avaient pas la valeur de Messi, Neymar ou Suarez et Buffon et ses soldats savent qu’ils souffriront infiniment plus que contre Porto au tour précédent.
Mais le génie argentin alterne le très bon (doublé contre Séville) et le moins bon (brouillon à Malaga) et sa suspension avec l’Argentine a montré que le quintuple Ballon d’Or n’était pas très serein.
Impressionnant lors de l’invraisemblable remontée face au PSG, Neymar est lui sous le feu des critiques pour s’être fait bêtement exclure à Malaga et risque d’être suspendu pour le clasico contre le Real le 23 avril.
Suarez de son côté reste performant mais même s’il est irréprochable ces derniers temps sur le plan disciplinaire, son duel avec Chiellini, qu’il avait mordu lors d’Italie-Uruguay au Mondial-2014, fera partie de ceux qui seront suivis avec attention.
C’est aussi le cas de celui que Messi livrera à distance à Dybala, qu’il a lui-même adoubé comme son possible héritier.
Auteur d’un match magnifique face au Chievo, Dybala a tout de même rappelé dans une interview au quotidien espagnol Marca qu’il avait les idées claires à ce sujet: « Je ne veux pas être Messi, je veux le battre », a-t-il dit. C’est que la Juventus a une revanche à prendre