Le candidat d’En marche ! a également regretté sur le plateau de France 2 l’absence de consigne de vote de Jean-Luc Mélenchon.
Invité du journal télévisé de France 2, mardi 25 avril, le candidat d’En marche ! Emmanuel Macron, arrivé dimanche en tête du premier tour de l’élection présidentielle, a déclaré qu’il ne modifierait pas son programme avant le second tour pour rassembler plus largement et a dénoncé la « brutalité » de celui de sa rivale du Front national (FN) Marine Le Pen.
« Je ne vais pas changer le projet qui est le mien. Il est sorti en tête de ce premier tour (…) donc je ne vais pas l’amender. Par contre, je veux rassembler autour de ce projet, largement. »
Il a opposé son projet pour « faire réussir la France (…) dans une Europe plus forte » à celui « de rétrécissement, de haine de l’autre » de la candidate.
Il a réaffirmé qu’en tout état de cause les transfuges du Parti socialiste ou des Républicains qui souhaiteraient avoir l’investiture de son mouvement politique pour les législatives de juin devraient quitter leur ancien parti.
Egalement questionné sur le nom de son premier ministre en cas de victoire, M. Macron a botté en touche : « Ma priorité, c’est d’apaiser un pays qui est en plein doute, aller parler à ceux qui n’ont pas confiance en moi. Il faut être humble. Je veux convaincre de voter pour moi, en allant sur le terrain, en prenant le temps. »
« Triste » pour les électeurs de Mélenchon
L’ancien ministre de l’économie a également répondu à ceux, droite comme à gauche, qui lui reprochent d’avoir laissé ces deux derniers jours le terrain à Mme Le Pen, en les accusant de ne pas avoir eux-mêmes pris leur responsabilité face à la montée de l’extrême droite. Le FN, « je l’ai suffisamment combattu en apportant une réponse claire, directe et opposée à celle de Marine Le Pen pour aujourd’hui ne pas avoir de leçon à recevoir », a-t-il déclaré. « C’est le système des vieux partis politiques qui l’a nourri pendant tant et tant d’années. »
Interrogé sur le refus du leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, arrivé en quatrième position dimanche, de donner une consigne de vote pour le second tour, M. Macron s’est dit « triste » pour « [ses] électeurs » qui « valent beaucoup mieux ». Et de rappeler que M. Mélenchon « n’avait pas hésité il y a quinze ans à appeler à faire rempart au FN » et à appeler à voter pour le candidat de la droite Jacques Chirac face au fondateur du FN Jean-Marie Le Pen.
Quant aux consignes de vote données dans le camp Les Républicains, M. Macron a regretté que le communiqué du parti ne mentionne pas son nom.
« Beaucoup de responsables politiques, comme Les Républicains, n’ont pas souhaité apporter de soutien à ma candidature. Ils ne sont pas clairs. (…) On a la classe politique que l’on mérite. »
Réponse aux critiques sur sa soirée à La Rotonde
Critiqué pour avoir fêté dimanche soir sa qualification pour le second tour à la brasserie parisienne La Rotonde, notamment en compagnie du présentateur Stéphane Bern et de l’économiste Jacques Attali, M. Macron a défendu une démarche « légitime ». « Aucun regret ! J’assume totalement », a-t-il lancé au présentateur David Pujadas.
« Vous êtes tout de même un peu étonnant. Il y a deux à trois mois, personne ne considérait que j’avais une chance d’être présent au deuxième tour. Donc oui, dimanche, quand les résultats sont apparus, je me suis réjoui. Dimanche soir, j’étais heureux d’être en tête du premier tour, ce qui me semble légitime, sincère », a-t-il poursuivi tout en dénonçant le « diktat de la bien-pensance triste ».