La Grande Ile clôturait, ce dimanche, son salon du tourisme, l’International Tourism Fair avec comme invitée d’honneur la Chine, un pays qui s’est imposé comme premier partenaire commercial bilatéral de Madagascar. En 2016, 293 000 touristes ont visité la Grande Ile. Durement touché par la crise politique de 2009, le secteur touristique commence à retrouver des couleurs. Mais cela reste peu par rapport aux autres îles de l’océan Indien. Madagascar, avec son potentiel touristique exceptionnel, vise actuellement les pays asiatiques, et les touristes chinois en particulier.
Près de 230 milliards d’euros, c’est la somme dépensée par les touristes chinois à l’étranger en 2016. La Grande Ile espère pouvoir grignoter une part sur ce marché important. « On veut diversifier les arrivées touristiques à Madagascar. La Chine est une nouvelle puissance économique. Puis jusqu’à maintenant, on connait les Chinois par le commerce. Ils voyagent beaucoup et ils dépensent beaucoup aussi. Donc on essaie d’activer ces touristes », explique Haga Rasolofoniaina, le directeur de l’aménagement au ministère malgache du Tourisme.
Les touristes chinois sont intéressés par Madagascar, mais ils sont encore réticents à tenter l’aventure pour Changqing Wang, représentant de l’Office national du tourisme de Chine (CNTA) : « Le problème qu’on a constaté, c’est surtout au niveau des infrastructures. Par exemple, pour aller dans certains endroits, c’est difficile d’accès, la route n’est pas tout à fait bonne. On perd beaucoup de temps pour visiter un seul site. C’est cela qui empêche peut-être un grand nombre de Chinois de venir ici ».
Une réalité que constate au quotidien Stephan Zafidahy, directeur du tourisme de la région d’Analanjirofo : « Notre problème, c’est l’accessibilité. On ne peut pas aller là-bas sans les 4×4. C’est dégradé. Donc pour les étrangers, ce n’est pas sécurisé. Donc c’est cela qui bloque notre développement ».
Cette région du Nord-Est dispose d’un potentiel exceptionnel avec six parcs nationaux. Parmi eux, Masoala, la plus grande des aires protégées de l’île, 235 000 hectares de forêt tropicale humide, mais ce site ne vend que 3 500 tickets d’entrées par an.