Peu médiatisée, peu comptabilisée, la diaspora malgache vivant à l’étranger représenterait pourtant plus de 200 000 personnes, d’après une étude menée en 2013 par l’Organisation Internationale pour les Migrations. Une « estimation basse », pour le ministère des Affaires etrangères, qui « suppose », faute de statistiques, que le nombre actuel de ressortissants installés à l’étranger est bien plus élevé que cela. Avec un niveau de salaire plus élevé à l’étranger que sur le sol malgache, cette diaspora pourrait contribuer à distance au développement de l’île. Une contribution encore restreinte aujourd’hui, mais qu’un puissant groupement du patronat malgache, le Fivmpama, souhaite encourager.
En France et en Amérique du Nord principalement, au Bénélux et en Côte d’Ivoire ensuite, la diaspora malgache s’implante et se développe, mais investit encore peu à Madagascar. C’est du moins le constat d’Erick Rajaonary, le président du Fivmpama, le groupement du patronat des petites et très petites entreprises, qui s’apprête à partir en tournée dans le monde pour fédérer ces Malgaches de l’étranger.
« Vous avez à peu près plus de 250 millions de dollars qui viennent de la diaspora qui entrent à Madagascar tous les ans, dans l’immobilier et dans l’assistanat des familles restées sur l’île. Mais ça ne crée rien. Or il y a certains Malgaches qui ont envie d’investir à Madagascar, qui veulent faire quelque chose pour leur pays, mais ils veulent une structure qui puisse travailler avec eux. Cependant, il n’y a pas de structures. Chacun travaille de manière cloisonnée. Et donc notre défi, c’est de mettre en place un réseau international », explique-t-il.
Investir plus facilement
Un réseau qui permette à la diaspora d’investir plus facilement dans son île d’origine mais qui permette aussi aux entrepreneurs malgaches de l’île qui souhaitent s’étendre à l’international, de trouver un intermédiaire sérieux à l’étranger.
Contacté par téléphone, Daniel Rakotozafy, membre de la Diaspora Malgache du Bénélux, travaille en ce moment sur la création d’un fonds d’investissement destiné à sponsoriser les petites entreprises malgaches. « L’objectif, dit-il, c’est de sensibiliser la diaspora à souscrire à ce fonds, tout en proposant un système fiable et sécurisé ».
Le protocole d’accord pour ce fond devrait être signé le 18 juin prochain, au Luxembourg, en présence du président du Fivmpama et des opérateurs malgaches du Bénélux : une « avancée considérable » d’après Erick Rajaonary, « pour les relations économiques entre la diaspora et la Grande Île ».