Au Maroc, la tension reste vive dans la région du Rif. Les autorités ont interdit la manifestation prévue jeudi 20 juillet du mouvement Hirak « la mouvance » qui réclame depuis neuf mois un meilleur accès aux soins, à l’emploi et à l’éducation et des mesures de développement dans cette zone enclavée du nord du pays. Ils réclament également la libération des prisonniers détenus depuis le début de la crise, certains auraient d’ailleurs entamé une grève de la faim.
D’après ce qu’affirment les avocats du mouvement Hirak, plusieurs détenus auraient « cessé de s’alimenter » en début de semaine dans la prison de Casablanca, et ils réclament leur libération.
Mais l’administration pénitentiaire a démenti l’information, assurant que « tous les prisonniers » prennent leur repas de façon « régulière ». On pourrait en savoir plus à l’issue de la visite hebdomadaire des familles qui se tient ce mercredi après-midi.
En tout 176 manifestants sont en détention préventive selon les chiffres officiels. D’autres ont déjà été condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison ferme. Depuis sa cellule, Nasser Zefzafi, l’un des principaux leaders du mouvement, a lancé un appel à manifester jeudi 20 juillet dans la ville d’Al Hoceïma.
Mais la préfecture a décidé d’interdire l’évènement avec l’appui des partis de la majorité gouvernementale. « On risque d’aller à la confrontation »confie ainsi un avocat du mouvement. L’appel est toujours largement diffusé sur les réseaux sociaux, alimenté aussi par la diaspora rifaine qui est en vacances.
Au début de la saison touristique il y a deux semaines, les autorités ont annoncé le « retrait progressif » des forces de l’ordre dans les principaux lieux publics d’Al Hoceïma. Elles ont aussi annoncé un plan d’urgence pour relancer l’économie dans la région. Des mesures qui n’ont visiblement pas suffi à éteindre l’incendie du Rif.