Mbour : La rentrée scolaire, prévue le 3 octobre prochain, risque de connaître des perturbations dans le secteur de l’enseignement privé catholique du Sénégal. Face à la presse ce samedi à Saly, le Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal (Sneecs) a mis sur la table, une revalorisation des salaires et un reversement régulier des cotisations statutaires du syndicat et la hausse de la subvention accordée par l’Etat, qui se chiffre à 500 millions F Cfa.
De gros nuages planent sur l’enseignement privé catholique du Sénégal. Des perturbations risquent d’être enregistrées au niveau des 7 diocèses du pays. D’ailleurs, ces enseignants étaient en conclave à Saly ce samedi, pour se pencher sur les difficultés que rencontre l’enseignement privé catholique.
Face à la presse, Mme Diop Marie Yvette Keïta, la Secrétaire générale du Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal, a dessiné un tableau sombre de l’enseignement privé catholique. «Face à cette crise qui n’épargne personne, notre première revendication, c’est l’augmentation des salaires alignés au coût de la vie, avec une révision de la grille des salaires. Personne ne nous a entendus jusqu’ici, mais on attendait juste le moment et c’est le bon moment. La revalorisation des salaires est aujourd’hui au cœur de nos préoccupations, parce que tout le monde du travail ressent les contraintes du coût de la vie. C’est pourquoi on ne peut pas ne pas passer par la révision de la grille des salaires. En quelque sorte, nous allons vers une dénonciation de l’actuelle grille des salaires pour une augmentation des salaires», renseigne la Secrétaire générale du Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal (Sneecs).
En plus de cette préoccupation, les enseignants de l’enseignement catholique ont exigé l’augmentation de la prime de l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal (Onecs), mais également l’octroi d’une prime de recherche. «Les enseignants du privé catholique ne bénéficient que d’une seule prime, qui est la prime de l’Onecs. Cette prime n’a pas connu d’évolution depuis 10 ans. Depuis lors, nous n’avons pas touché à cette prime. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire que celle-ci puisse être revalorisée. Je pense que ça suffit largement, il est temps que nous nous asseyions pour discuter de cette prime, voir comment l’augmenter pour voir ce que chaque diocèse aura. Nous demandons aussi l’octroi d’une indemnité de recherche», pose Mme Diop.
Par ailleurs, le Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal demande également le reversement régulier des charges sociales au niveau de la Caisse de sécurité sociale, l’Ipres et l’Ipm. «Voilà trois institutions sociales dont les cotisations et l’affiliation de tout travailleur sont obligatoires par l’employeur. Et que donc, ces cotisations sociales doivent être versées à qui de droit et au moment opportun. Il y a des retards énormes, surtout pour l’Ipres, certains de nos retraités n’arrivent toujours pas à percevoir leur argent. Nous voulons aussi que le reversement de ces cotisations sociales soit fait et respecté. Nous demandons que ces indemnités pour le départ à la retraite, qui n’ont rien à voir avec les pensions, soient versées à temps et à qui de droit», déclare François Xavier Sarr, Secrétaire administratif national chargé des structures du Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal.
Sur le pied de guerre pour exiger de meilleures conditions de travail, le Sneecs demande également la régularisation ou le reversement régulier des cotisations statutaires du syndicat, mais aussi des cotisations syndicales appelées check-off. «Ces cotisations sont régies par une loi, tout employeur doit verser pour chaque travailleur qui est syndiqué ou pas, une cotisation qui est fixée à 1000 francs. Nos employeurs récupèrent ces 1000 francs-là, mais ne les versent pas régulièrement au Bureau national. Ces 1000 francs doivent revenir au Bureau national qui, à son tour, reverse les 40% à la centrale syndicale, nous sommes affiliés à l’Unsas, maintenant les 60% qui restent servent à la vie du Bureau national», dit-il.
Hausse de la subvention
En plus de ces revendications, la secrétaire générale du Syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Sénégal invite le chef de l’Etat à revoir la subvention allouée à l’enseignement catholique. Selon elle, chaque année, le privé catholique reçoit une subvention de plus de 500 millions. Alors que salaire mensuel de l’enseignement privé catholique fait plus d’1 milliard. C’est pourquoi ils ont profité de cette conférence de presse pour demander au chef de l’Etat de revoir cette subvention car les problèmes sont nombreux dans ce secteur.
Pour une meilleure prise en charge de leurs revendications, ce syndicat, qui fait partie d’une intersyndicale, compte discuter avec les syndicats de l’enseignement privé regroupés au sein de l’Union démocratique des enseignants du privé laïc (Udrpl), mais aussi avec le Sudes/Enseignement privé, pour obliger le patronat à satisfaire leur plateforme revendicative. «J’invite les autorités en charge de l’enseignement privé catholique, ce sont des gens qui portent la soutane, mais en face de nous, ils se disent des chefs d’entreprise. Donc, si ce sont des employeurs, ils doivent respecter notre dignité et nous considérer. Ils doivent savoir que nous sommes des partenaires qui travaillent pour donner des résultats, donc nous méritons plus de considération. Nous allons les rencontrer pour voir comment trouver des solutions à nos revendications, au cas contraire, nous allons utiliser d’autres voies», avertit la secrétaire générale du Sneecs.