Musique : La légende a toujours théorisé que la kora, instrument mythique et traditionnel, a toujours été l’affaire des hommes au sein des cours royales, en Afrique de l’Ouest. Mais la gracieuse Senny Camara fait exception à la règle, à l’image de la Gambienne Sona Jobarteh. La chanteuse Senny joue de la kora avec maturité, sur scène.
Née à Pikine, dans la banlieue dakaroise, mais élevée par une grand-mère traditionaliste dans le village de Tattaguine, dans la région de Fatick à majorité habitée par les Sérères, Senny Camara a grandi dans une ambiance musicale rythmée par les chants de guérison (les « Ndeup ») et les envolées lyriques des cantatrices qui ponctuent les combats de lutte traditionnelle.
Senny Camara est dotée d’une voix puissante et poignante qui capte toutes les attentions avec son énergie et sa prestance qui l’accompagnent au plus profond de son inspiration, qui fait voyager chaleureusement son auditoire. Elle a débuté sa carrière au Conservatoire de Dakar où elle a travaillé sa voix authentique et poignante.
Inspirée par les chants de guérison, Senny Camara est une gardienne fidèle de sa tradition qu’elle développe à travers ses œuvres. Grâce à son talent et son courage, la chanteuse a commencé à faire des spectacles et concerts à côté de grands musiciens sénégalais qui l’ont guidé dans sa carrière, devenant ainsi l’une des voix les plus convoitées de l’Occident.
À l’occasion d’un concert qu’elle animait hier à l’Institut français de Dakar, Senny Camara a séduit de nouveau les mélomanes avec une belle performance musicale avec sa bande. Interrogée par Seneweb, l’artiste affirme être très motivée de jouer dans son pays et l’ambition de rentrer pour y travailler en aidant les enfants désespérés.
Aux influences multiples, Senny Camara est sur les traces du célèbre couple de chanteurs Soundioulou Cissokho et Maa Hawa Kouyaté, deux légendes de la musique mandingue et anciens pensionnaires du Théâtre national Daniel Sorano. « J’aime bien les chansons traditionnelles et si j’arrive aujourd’hui à chanter, c’est grâce au couple royal Soundioulou Cissokho et Maa Hawa Kouyaté. Ils m’ont beaucoup inspiré à travers leurs œuvres. Je peux dire même que c’est à cause d’eux que je chante », nous confie la koriste.
La chanteuse a sorti son premier EP composé de 13 titres en 2020. Intitulé « Mboolo » (union, en wolof) ce chef-d’œuvre appelle à l’unité et au rassemblement pour un destin commun.
L’artiste ambitionne de rentrer au Sénégal et de vivre pleinement de son art, en aidant les enfants dans la vie sociale. Son prochain album solo est prévu en 2023 au Sénégal et dans le reste du monde.