Pollution de la Falémé : L’affluent du fleuve Sénégal, la Falémé, se meurt. La pollution est passée par là. Dans la commune de Bélé du département de Bakel, les populations sont déçues et choquées de ce qui faisait jadis leur fierté. Les trafiquants chinois et les orpailleurs traditionnels qui y ont élu domicile, ont plongé pêcheurs, agriculteurs et éleveurs des 120 villages dans désarroi : l’eau de la Falémé n’est plus potable, les périmètres maraîchers s’assèchent…
C’est le cas dans la zone de Faboli, située dans la commune de Bélé. « Nous faisons beaucoup de maraîchages dans cette zone. Le problème fondamental est lié à l’orpaillage traditionnel. Avec un quart d’hectare, on arrivait à réaliser des bâtiments. Aujourd’hui, avec plus de 5 ha on n’arrive même pas à entretenir nos familles. Tout ça est dû au fait que l’eau de la Falémé est polluée et que toutes les plantes ne marchent plus. Il n’y a que de la boue et celle-ci est polluée par les produits que les orpailleurs utilisent », explique le vieux Salif Diallo, un expatrié en France qui est rentré au bercail pour investir dans l’agriculture.
Son fils, Abdoulaye, était lui au Congo. Il est aussi rentré. Comme son père, il a mis ses économies dans l’agriculture. Aujourd’hui, il ne s’est plus à quelle autorité de fier.
Selon lui, « il faut que les autorités prennent leurs responsabilités pour freiner ce désastre. Le bétail meurt, la faune et la flore ont perdu de leur lustre d’antan. Même le poisson est introuvable aujourd’hui dans le fleuve. C’est dire que les populations en ont ras-le-bol ».
Coordonnateur du Collectif de veille et d’alerte de la Falémé, Opa Guiro tire la sonnette d’alarme. Il invite les chefs d’État sénégalais, malien et guinéen à prendre leur responsabilité pour sauver la Falémé, mais aussi pour la sécurité du pays, la paix et la sérénité, car les riverains risquent de se faire justice.
Pour l’heure, agriculteurs, pêcheurs et éleveurs croisent les bras.