C’est un procès qui divise, un procès très attendu au Burkina Faso après un premier report, à l’ouverture le 27 février dernier. Le procès dit du « putsch manqué de 2015 » a donc repris ce mercredi matin devant un tribunal militaire délocalisé dans le quartier de Ouagadougou 2000 de la capitale. Cette tentative de coup d’Etat du 16 septembre 2015 contre le gouvernement de transition installé après la chute de Blaise Compaoré avait tourné court au bout d’une semaine en faisant 14 morts et plus de 250 blessés. Pour ce procès, 84 personnes au total sont sur le banc des accusés dont les cerveaux présumés, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé. L’audience s’est ouverte ce matin sous haute sécurité.
L’audience a repris et la cour est désormais formée, quoique contestée. Le tribunal a procédé au tirage au sort des trois juges assesseurs militaires et de leurs trois suppléants qui ont prêté serment avant de s’installer aux côtés du président.
Sur la table devant les juges, trois grosses piles de documents. Ce sont les 15 000 pages du dossier d’instruction. Les avocats de la défense ont ensuite commencé à soulever des exceptions. La manière dont le tirage au sort s’est passé tout d’abord. Ils contestent le fait que la hiérarchie des grades n’ait pas été respectée.
Deuxième point, le décret de nomination du président de la cour est mal rédigé puisqu’il fait référence à une chambre qui a changé de nom entre temps : « Nous ne pouvons pas plaider devant vous, a lancé maître Dieudonné Bonkoungou. Il faut corriger cette erreur », poursuit l’avocat de Djibrill Bassolé. « Vous devez vous retirer monsieur le président », renchérit maître Paulin Salembéré.
La salle d’audience est remplie de monde. Ce matin, à son arrivée dans la salle, le général Gilbert Diendéré en treillis militaire semblait très détendu : « Je suis confiant, très confiant », a-t-il murmuré à la presse. Puis Djibrill Bassolé en costume bleu s’est installé à ses côtés : « Je suis serein. J’aborde ce procès dans de bonnes conditions », a-t-il affirmé lui aussi.