L’introduction des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les curricula aurait dû se faire depuis longtemps, a estimé le Pr Aboubacry Moussa Lam qui espère que ce processus va donner un nouveau type de Sénégalais.
Après un premier atelier tenu au mois d’août 2015, celui ouvert le 24 mai 2017 doit finaliser le travail déjà entamé pour combler l’absence des œuvres du Pr Cheikh Anta Diop dans les programmes scolaires au Sénégal.
En présidant les travaux, à Saly, le doyen Ndiogou Faye, Inspecteur général de l’éducation et de la formation (Igef) au ministère de l’Education nationale, s’est réjoui du début d’exécution avec l’édition, par un privé, d’un ouvrage de vulgarisation. Il veut ainsi que soit encouragée la production d’outils didactiques et pédagogiques de la pensée et de l’œuvre de Cheikh Anta Diop.
A son avis, il s’agit d’un travail technique qui vise à stabiliser un document de référence méthodologique, à identifier des thèmes pertinents de renforcement des capacités des enseignements et à enclencher la production de supports pour l’enseignement-apprentissage.
Le Pr Aboubacry Moussa Lam, de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui fut assistant du Pr Cheikh Anta Diop de 1981 à 1986, a déclaré que l’introduction de la pensée et l’œuvre de ce dernier dans les programmes scolaires revêt un intérêt particulier. Il a rappelé que Cheikh Anta Diop a consacré sa vie à réhabiliter l’homme noir.
« On disait de l’homme noir qu’il n’avait pas d’histoire et que même les civilisations qu’il y avait chez lui sont apportées par les Blancs », a-t-il indiqué, soutenant que quand Cheikh Anta a vu cela, il a décidé de démontrer que l’homme noir avait bien une histoire et que les civilisations trouvées en Afrique étaient le fait de l’homme noir.
Le Pr Lam a également assuré que Cheikh Anta a bien réussi de sorte qu’aujourd’hui tout le monde convient que sans la dimension africaine, on ne peut pas comprendre l’histoire de l’humanité. Grâce à Cheikh Anta Diop, a-t-il insisté, on sait que l’histoire de l’Afrique est au centre de l’histoire de l’humanité.
Dans son livre « Nation nègre et culture », il a démontré que la première civilisation au monde, celle qui a inventé l’écritoire, l’Etat, la religion…, se trouve bien en Afrique : c’est la civilisation égyptienne, a rappelé l’universitaire.
Après sa disparition, tous les nouveaux faits de la science ont démontré que Cheikh Anta avait raison, s’est empressé de dire le disciple de Cheikh Anta Diop. Poursuivant, le Pr Lam a indiqué que le combat de Cheikh Anta était de donner ce qu’il a appelé la conscience historique qui fait la différence entre un peuple et une population.
« Et par rapport à cela, nos jeunes, depuis le préscolaire jusqu’à l’université, ont besoin de s’armer de cette conscience historique pour pouvoir être des hommes et avoir un projet pour leur société », a-t-il affirmé.
(Soleil)