Le week-end des 17 et 18 juin, la société civile et l’opposition malienne ont mobilisé beaucoup de monde à Bamako contre le nouveau projet de Constitution. Des magistrats sont également en colère contre plusieurs dispositions du texte, et aujourd’hui, ce sont des partis de la mouvance présidentielle qui demandent de surseoir au même référendum prévu pour le 9 juillet.
L’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), le principal parti politique allié du pouvoir, demande le report du référendum sur le nouveau projet de Constitution. Même son de cloche au Congrès national d’initiative démocratique (Cnid), un autre parti de la majorité, qui évoque un souci d’apaisement. « Pour l’apaisement aujourd’hui, nous pensons que renvoyer le texte pour une deuxième lecture, ça va calmer la situation », dit Aba Touré, secrétaire général adjoint du Cnid. La tension est très vive à Bamako et partout au Mali aujourd’hui. »
Un nouveau débat ?
Le Yelema (le « changement » en bambara), autre parti politique malien de la mouvance présidentielle, monte également au créneau pour demander cette fois-ci un nouveau débat de fond sur le texte. « Un projet aussi important qui n’a pas l’assentiment d’une partie de la société civile mérite, je pense, d’être revu, pouvant reporter de quelques mois, engager des discussions sur des sujets qui tiennent à cœur aux populations pour leur donner des explications, mais aussi prendre en compte certaines de leurs positions afin que le projet soit consensuel », poursuit Moussa Mara, président du Yelema et ancien Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta.
La contestation monte
Depuis le début de cette semaine, le président malien IBK a engagé des consultations sur le sujet. Il devrait trancher très bientôt, mais déjà on sait qu’il ne ferme pas hermétiquement la porte à un report de la date du référendum.
En attendant, la contestation monte aussi dans d’autres villes. Ce mercredi, des associations de jeunes de Mopti organisent une marche contre le projet de nouvelle Constitution.