En République démocratique du Congo, la Monusco ferme cinq de ses bases au Nord-Kivu. Dans une province où les groupes armés pullulent encore, la mission des Nations unies au Congo retire l’essentiel de ses déploiements permanents dans les territoires du Masisi et du Walikale. Mais aussi au Sud Lubero, avec la fermeture de la base de Luofu. Une conséquence des coupures budgétaires et de la demande de réduction de troupes exigée par le gouvernement congolais.
Le conseil de sécurité de l’ONU avait demandé à la Monusco de réduire ses effectifs de 2 500 hommes. Dans le Nord-Kivu, cela se traduit par la disparition de l’équivalent d’un bataillon entier, 750 casques bleus et de cinq bases permanentes fermées.
Il n’y a donc plus de présence permanente de la mission dans le territoire de Walikale, où il y a encore beaucoup de groupes armés. Un nouveau vient d’ailleurs de se créer suite au conflit entre les mineurs traditionnels et la société Alphamine.
Dans le Masisi également, deux bases ont été fermées, la présence onusienne permanente va se réduire à la portion congrue. Dans ce territoire, il y a aussi des groupes armés très actifs, mais surtout en ce moment des affrontements communautaires entre communautés hutu et hundé.
Egalement, la fermeture de la base emblématique de Luofu, dans le sud Lubero secoué par des massacres sans précédent en 2016, comme ceux de Miriki ou de Luhanga pour ne citer qu’eux, qui se trouvaient juste à côté.
Du côté de la mission, on assure que ce retrait n’est pas un renoncement et que cela va permettre de déployer plus d’unités mobiles, y compris sur des positions assez similaires que les bases aujourd’hui fermées.
« On va faire ce qu’on peut avec ce qu’on a, plaignez-vous à M. Trump », lance un responsable onusien qui de toute façon estime que la seule manière de mettre fin à l’insécurité au Nord-Kivu, c’est d’attaquer les groupes les plus en vue, mais aussi de dénoncer les tireurs de ficelle quelle que soit leur position.