Tel un ballet bien réglé, alors que les vagues, de fureur, s’écrasent sur la plage blanche d’écume, des hommes, impavides, concentrés, les muscles bandés, poussent, centimètre après centimètre, leur pirogue sur le sable fin à l’assaut de la mer. De Bargny à Goxu Mbacc en passant par Cayar, le tableau est le même, héritage séculaire d’une tradition et d’un savoir-faire qui sont le socle de la communauté léboue, tout entière tournée vers la mer. Mais le tableau ne serait pas complet si l’on ne mentionnait la présence des femmes, qui complètent la chaîne en commercialisant ou transformant le poisson ramené sur la plage.
De jour comme de nuit, sur des plages de plus en plus polluées, sous le soleil, elles s’activent à trier, nettoyer, étaler le poisson sur des aires de séchage de fortune au milieu des mouches, des détritus de toutes sortes. A côté d’elles, les enfants qui courent dans tous les sens, trouvent leur bonheur dans tout ce que la mer veut bien rejeter, le tout dans une insouciance.
Goxu Mbacc à Saint-Louis, ne dépare pas de ce tableau même si depuis le 05 mars 2017, un immense mur de couleur orange attire immanquablement le regard. En outre, ce jour-là, la localité a connu une effervescence inhabituelle avec la visite du chef de l’Etat, Macky Sall, dans le cadre de sa tournée économique dans la région du Nord. Il venait y inaugurer l’usine de transformation des produits de la mer aux standards internationaux.
Ceci rentre dans le cadre du programme de modernisation des 4 sites de transformation/ Saint-Louis, Mbour, Cayar et Joal que le Président de la République avait promis aux femmes transformatrices lors de sa rencontre avec le secteur de la pêche à Cayar.
A la requête du gouvernement sénégalais, le groupe La Boussole est invité à mettre la main à la pâte en commençant par la région de Saint-Louis. Avec un financement de 354 millions de F CFA TTC du fonds minier du Ministère de l’Energie.
Ainsi, entouré des meilleures spécialistes dans le domaine du génie civil comme: la société TBMC qui a réalisé le terrassement et le compactage hydraulique, le laboratoire LAB-SOL qui s’est occupé de l’analyse du sol, le bureau d’étude Maty Ingénieur qui a réalisé les plans et le suivi des travaux, le bureau de contrôle Scat International qui a validé les plans et le contrôle de l’ensemble des ouvrages ainsi que la collaboration de Approsi sans oublier les conseils de l’Institut Technologique Alimentaire.
Et bien entendu, les bénéficiaires de l’usine qui ont apporté leur contribution à ce projet, tout ceci pour dire qu’à la Boussole, projet social rime avec qualité. Cette usine entièrement équipée et composée de trois aires de séchage, une salle de réception de produits frais, une salle de pesage, une salle de parage, une salle de salage, une salle de fermentation, un aire couverte de 594 m², 60 fours modernes avec une capacité de 100 kg chacun, un magasin de bois, un magasin de sel, une salle d’épiaulage, six magasins de stockage outils, une crèche, une infirmerie, une salle d’alphabétisation et de formation, une salle d’emballage, deux magasins de stockage produits, un bureau avec du matériel informatique ainsi que des arbres fruitiers et des plantes vertes.
Ce projet innovant est unique au Sénégal ainsi que dans la sous-région tant dans sa conception que dans son organisation, sans oublier sa voierie pour le plan de circulation prévu à l’intérieur de l’unité pour les véhicules.
97 000 tonnes de poissons sortiront de ces 60 fours de dernière génération. Cette unité d’une superficie de 10 000 m² qui va générer 600 emplois pour un chiffre d’affaires attendu de 11 milliards de francs CFA, est sous la tutelle de la Commune de Saint-Louis.
Sous nos cieux, il est difficile de trouver un projet aussi cohérent dans sa réalisation, ce qui le rend réellement structurant pour le développement de la localité et ce, sur plusieurs composantes. Et, ce ne sont pas les femmes transformatrices du groupement de Goxu Mbacc qui diront le contraire.
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