Somalie : Ce vendredi 14 octobre marquait le cinquième anniversaire de l’attentat terroriste le plus meurtrier d’Afrique. Un millier de personnes avaient été tuées ou blessées dans une attaque suicide au camion piégé à Mogadiscio, une attaque attribuée au groupe jihadiste des shebabs. Cinq ans après, la lutte contre ce mouvement armé par l’armée somalienne et les forces de l’Union africaine a changé de stratégie récemment, après l’élection d’un nouveau président à la tête de l’État fédéral.
Ils se font appeler les « Ma’awisley », les porteurs de « ma’awis », le sarong que portent les fermiers somaliens. Ce sont des agriculteurs et des fils d’agriculteurs, armés de leur kalachnikov personnelle et commandés par leurs aînés. Ce sont des miliciens fidèles à leur clan, appauvris par la sécheresse et refusant de payer l’impôt aux jihadistes.
« Guerre totale »
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud en a fait les nouveaux auxiliaires de la « guerre totale » qu’il a déclaré au groupe jihadiste, le 24 août. Dans leur région de Hiraan, les « Ma’awisley » auraient permis de reprendre une cinquantaine de villages.
Parallèlement, en mai dernier, le chef de l’État a également invité les Américains, notamment leurs forces spéciales, à revenir en Somalie – c’est d’ailleurs un drone américain qui a tué Abdullahi Yare, l’un des co-fondateurs des shebabs, le 1er octobre – et il s’adresse régulièrement aux commerçants et aux citoyens ordinaires. Dans ses discours, le président les exhortent à refuser de payer les taxes du groupe terroriste, estimant que la guerre devait être aussi économique.
Répliques
Toutefois, le groupe jihadiste a répliqué – et répliqué durement – par des assassinats ciblés, par exemple du chef de la police de Mogadiscio, le 30 septembre, et par des attentats, parfois de grande ampleur, comme à Beledweyne, le 3 octobre.