En Côte d’Ivoire, ils seraient de plus en plus nombreux à voguer dans la lagune Ebrié à Abidjan. Les crocodiles de la baie semblent inoffensifs pour l’homme, mais pour ne pas perturber les travaux d’aménagement engagés, les autorités souhaitent les déplacer. Des sapeurs-pompiers et des agents de la direction des eaux et des forêts sont en formation cette semaine. L’objectif ? Apprendre à attraper les crocodiles vivants pour les relâcher dans les parcs nationaux ivoiriens.
« Vous avez entendu le bruit. Il y avait un crocodile là-bas, il a filé dans l’eau. » Ils sont discrets, mais ils habitent la baie depuis de longues années. Sur une chaloupe, l’équipe de pompiers et d’agents des eaux et des forêts fait les premiers repérages et lance les appâts par-dessus bord.
Ce soir-là seul un nouveau-né sera aperçu. Selon Matt Shirley, chercheur venu de Floride, il est difficile d’estimer le nombre de crocodiles présents à Abidjan. « S’ils sont là, cela veut dire que l’endroit correspond à leurs besoins : la nourriture, les emplacements pour s’exposer au soleil, etc. »
L’universitaire à la tête de l’expédition donne les consignes pour disposer les pièges : des morceaux de viande attachés à une cordelette pour attraper les animaux. L’objectif est de déplacer les crocodiles vers les parcs nationaux.
« Les crocodiles ont une énorme capacité à se déplacer pour revenir sur un lieu qu’ils préfèrent. Et il est tout à fait possible que les crocodiles que l’on déplace reviennent si le nouveau site ne leur convient pas. C’est pourquoi nous allons baguer chaque animal avec un émetteur radiophonique pour suivre ses mouvements », explique Matt Shirley.
Chassées pour leur peau ou leur viande, en Afrique de l’Ouest, les trois espèces sont toutes menacées.