La campagne électorale en vue des législatives sénégalaises s’est officiellement ouverte dimanche 9 juillet à minuit. 165 sièges sont à pourvoir et il n’y a jamais eu autant de candidats : plus de 40 listes au niveau national. Une campagne particulière puisqu’elle devrait être marquée par le retour de l’ancien président Abdoulaye Wade, tête de liste nationale d’une partie de l’opposition et parce qu’un autre candidat de l’opposition, le maire de Dakar Khalifa Sall, fera lui probablement campagne en prison.
Les candidats ont 21 jours pour convaincre les Sénégalais d’aller voter car un fort taux d’abstention n’étonnerait personne. Vingt et un jours qui s’annoncent mouvementés : l’opposition n’a pas réussi à s’accorder sur une liste unique et le maire de Dakar Khalifa Sall devrait diriger sa campagne de sa cellule de prison, à moins qu’une décision de justice ne l’en sorte. C’est donc sans lui que son camp lance ses activités avec une caravane qui devait traverser plusieurs quartiers de la capitale dimanche.
A 91 ans, l’ancien chef d’Etat Abdoulaye Wade, tête d’une autre liste de l’opposition a lui promis de battre campagne physiquement dans la rue. Sera-t-il à Dakar ce lundi 10 juillet comme le garantissent ses lieutenants, difficile à dire d’autant que ses proches ont plusieurs fois promis sa présence dès l’ouverture de la campagne. En attendant, premier meeting de son camp ce 9 juillet à Dakar en fin d’après-midi. Enfin, la mouvance présidentielle avec la liste de la coalition Benno bokk yaakaar menée par le Premier ministre organise un meeting d’ouverture aujourd’hui près de Touba. Une étape obligatoire pour les candidats, qui devraient se rendre à tour de rôle dans la ville sainte des mourides, mais aussi à Tivaouane, cité religieuse de la confrérie des Tidianes. La campagne prendra fin la veille des élections à minuit.
Wade passe déjà l’offensive
Ce sont des déclarations électoralistes sans fondement. Voilà la réaction de la présidence sénégalaise aux propos tenus par Abdoulaye Wade dans une interview. L’ancien président, candidat aux législatives du 30 juillet, a notamment déclaré que la grâce, dont a bénéficié son fils il y a un peu plus d’un an, et son exil au Qatar avaient été organisés par Macky Sall, l’actuel président, qui aurait insisté auprès de l’émir du Qatar pour que Karim Wade puisse être accueilli. Avec l’idée de l’éloigner du pays. Faux, dit la présidence, qui assure détenir des courriers prouvant que c’est à la demande de la famille Wade que l’ancien ministre a été gracié.