Lors de la 25e édition de cet événement qui célèbre, défend et fait vivre cette tradition ancestrale, plus de 50 concerts se sont enchainés dans toute la ville, avec notamment le palestinien Saint Levant et la chanteuse Buika. A l’origine, c’est en proposant des créations, des fusions et en faisant venir des musiciens du monde entier pour jouer avec les Maâlems marocains, que le festival a assis sa réputation.
RFI a ainsi croisé la route du joueur de Kora sénégalais, Ablaye Sissoko, qui a été invité à partager la scène avec Mehdi Qamoun, un jeune musicien talentueux du Maroc.
Seulement quelques répétitions, quelques échanges… Sur la magnifique scène du Borj, lorsque l’ainé Ablaye Sissoko fait venir Mehdi Qamoun, tout est dit : « C’est comme mon fils, et pour moi, c’est quelque chose d’extraordinaire », et la musique prend tout son sens.
Medhi Qamoun, surnommé « médicament » est né en 1991. Natif d’Agadir, il a saisi cette opportunité, cette chance de travailler et de jouer avec Ablaye Sissoko : « D’être avec ce grand, grand, grand artiste Ablaye Cissoko, vraiment c’est quelque chose qui est important pour moi, c’est une expérience que je ne vais jamais oublier. »
C’est naturellement qu’Ablaye Sissoko joue ce rôle de passeur. Le virtuose de la Kora, venu de Saint Louis, au Sénégal, se sent chez lui à Essaouria, fier de partager avec Mehdi Qamoun : « On a chacun, nous tous, des choses à apprendre et on a aussi des choses à donner, mais il faut aussi qu’on se montre disponible pour notre peuple, et disponible aussi pour les autres peuples parce que c’est en étant disponible vers l’autre qu’on peut arriver à faire évoluer les choses. »
Et quand, dans le soleil couchant, les cordes du Guembri et de la kora s’entremêlent, le temps se fige…et le monde parait, en cet instant, un peu plus doux.
Je pense que la musique a toujours été salvatrice et je pense que dans ce monde de violence et de divisions, c’est peut-être elle qui nous rassemblera tous.