Afrique du Sud, la question des violences faites aux femmes fait l’objet d’un deuxième sommet présidentiel pour faire le point sur ce qui a été accompli depuis le premier rassemblement de ce type, il y a quatre ans.
Alors que le nombre de féminicides est cinq fois plus élevé dans le pays par rapport à la moyenne mondiale, le président Cyril Ramaphosa n’hésite pas à parler véritable « pandémie ». Un plan national a été développé depuis 2020, mais les associations et militants rassemblés mardi n’ont pas hésité à faire entendre leurs déceptions et leur mécontentement face au manque d’action.
Dans la salle, la colère et les frustrations sont palpables et les représentants de la société civile n’hésitent pas à bombarder de questions et de reproches les ministres du gouvernement présents sur scène. « Je suis contente de voir que des gens prennent la parole. Mais j’ai été dans je ne sais combien de consultations et sans une volonté et un engagement politique, sans que le secteur privé se sente responsable de financer la lutte contre les féminicides et les violences, je ne vois pas comment cela peut avancer », estime Thando Gumede, avocate et militante.
« Nous pourrions, et nous devrions faire bien mieux »
En 2019, de grandes manifestations avaient été organisées suite à l’assassinat d’une étudiante de 19 ans qui avait choqué le pays. Mais depuis, la pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt aux efforts, selon Mandisa Khanyile, à la tête de Rise Up against Gender Based Violence, une association de défense des droits des femmes.
« Il y a toujours des problèmes de manque de signalement, des problèmes dans la façon dont sont traitées les plaignantes aux postes de police. Et puis il n’y a pas suffisamment d’arrestations. Et quand il y en a, par exemple dans l’affaire des viols de Krugersdorp, ce ne sont pas les bonnes personnes ! », s’indigne-t-elle.
Lors de sa prise de parole devant la foule, le président Cyril Ramaphosa a reconnu les retards pris dans l’exécution de ses promesses : « Vous avez raison d’être en colère. Et je le dis en toute humilité : nous pourrions, et nous devrions faire bien mieux ». Le président a également appelé les hommes à se joindre à ce combat et à changer la culture de la masculinité.