Afrique du Sud : Le pays est régulièrement en proie à des flambées de violences contre les étrangers. Et depuis plusieurs mois, le climat est très tendu.
La semaine dernière, la responsable d’une province frontalière avec le Zimbabwe, s’est plaint de la présence d’étrangers dans les structures hospitalières, les accusant de prendre des lits d’hôpitaux aux dépens des Sud-Africains, tandis qu’un groupe manifestait pour chasser les étrangers qui viennent se faire soigner.
Ce climat de xénophobie est une entrave l’accès aux soins, explique Mussu Ndlovu, responsable de projet à Médecins sans frontières (MSF). « Quand on regarde la Constitution sud-africaine, elle est très claire : toute personne résidant en Afrique du Sud a le droit d’accéder aux services de santé. Il n’est pas question de migrants légaux ou illégaux. Donc les propos de la ministre de la Santé de la province du Limpopo sont déplacés et hautement politiques », tance-t-il. « On ne peut pas traiter que les Sud-Africains et exclurent les étrangers ! Imaginez, dans le cas d’une épidémie, comme le Covid, vous ne pouvez pas traiter toute la population, sauf les étrangers, sinon vous ne pourrez jamais mettre fin à l’épidémie. » Pendant cette épidémie, rappelle-t-il, MSF a dû intervenir et vacciner de nombreuses personnes qui n’avaient pas de pièce d’identité, dont des étrangers.
« L’autre problème est que si ces étrangers ne se sentent pas en sécurité dans nos hôpitaux, ils ne vont plus venir se faire soigner et cela aura un impact sur tout le monde, y compris les locaux. » MSF demande donc aux autorités du pays de garantir un accès aux soins pour tous.