Charlatan : Né en 1982, Mame Amath T. marié à deux épouses, a été ingrat envers les parents d’Aïcha D.. Accueilli à bras ouverts par ces derniers alors qu’il venait de débarquer à Pout, le marabout a hypnotisé la fille de ses logeurs pour des parties de plaisir. Mais, après quatre conjonctions sexuelles avec son bourreau, Aïcha D. s’est présentée à la brigade de la gendarmerie de Sébikotane en compagnie de son papa pour déposer plainte le 21 juillet 2022.
Âgée de 21 ans et couturière de son état, la plaignante a visé le crime de viol. Elle a expliqué avoir sollicité les prestations du charlatan pour la bonne marche de ses affaires. Mais, après avoir reçu les premiers bains, elle a commencé à céder à tous les désirs du prédateur qui lui a proposé des rapports sexuels pour, dit-il, recueillir du sperme et lui faire des gris-gris.
C’est ainsi que Mame Amath a eu des relations intimes avec sa cliente à deux reprises lorsqu’il se trouvait à leur domicile. La jeune fille a renseigné qu’au retour de son bourreau à Sébikotane, celui-ci l’a invitée à venir chez lui où ils ont encore entretenu des rapports sexuels cette fois sans son consentement avant le bain mystique le 19 juillet. Dans un premier temps, le mis en cause a nié en bloc les faits, arguant qu’il n’a jamais entretenu des parties de jambes en l’air avec sa victime. Mais, après un interrogatoire serré, Mame Amath est passé aux aveux, tout en précisant que la fille était consentante.
Le parquet qui semble donner plus de crédit aux allégations du quadragénaire, a retenu le charletanisme. Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce lundi 29 août 2022, le prévenu a confié qu’il sortait avec la partie civile. Ils ont couché à quatre reprises. « Je suis marabout depuis 2005.
C’est sur avis de sa mère que la plaignante a sollicité mes prières. Elle m’a dit que son père voulait la donner en mariage, mais elle n’aime pas son prétendant. Je ne l’ai pas envoûtée avec mes bains », a contesté le polygame et père de sept enfants. La partie civile a martelé qu’elle avait perdu le nord au moment où elle couchait avec le comparant.
Les deux conseils de la plaignante ont demandé 10 millions francs, en guise de dédommagement. D’après eux, le consentement de leur cliente a été altéré par les bains mystiques. La représentante du Ministère public a réclamé six mois de prison ferme. Avocats du prévenu, Mes Djiby Seydi et Iba Mar Diop ont sollicité la clémence, mais ils ont demandé au tribunal de minorer la somme réclamée par la plaignante. Rendant son verdict, la juge a condamné le prévenu à deux mois de prison ferme et à payer 1 million francs à la partie civile.