En Afrique du Sud, la commission de la concurrence a ouvert une enquête contre trois géants de l’industrie pharmaceutique mondiale : Roche, Pfize et Aspen. Ils sont soupçonnés de pratiques irrégulières. Ce sont les associations de défense des patients atteints de cancer qui ont donné l’alerte sur les pratiques jugés discriminatoires et les prix excessifs pratiqués par plusieurs compagnies pharmaceutiques, qui violeraient aussi la loi en appliquant des tarifs différenciés entre secteur privé et public.
Le cancer du sein est le plus répandu en Afrique du Sud. Et c’est le laboratoire Roche qui commercialise le médicament prescrit pour le traitement de cette maladie.
Mais son coût en Afrique du Sud est prohibitif : pour un traitement de 6 mois, les patients du secteur privé doivent débourser au moins 35 000 euros. Tant et si bien que de nombreuses assurances santé refusent tout simplement cette prise en charge.
Les autorités sud-africaines ont aujourd’hui de « bonnes raisons » de penser que Roche et sa firme biotechnologique basée aux Etats-Unis, profitent de leur position pour fixer leurs prix, tout en manipulant les brevets pour empêcher l’entrée sur le marché de médicaments génériques.
Les accusations sont similaires pour l’américain Pfizer également visé pour « des surfacturation présumées sur ses traitements du cancer du poumon ». Quant au laboratoire sud-africain Aspen, grand producteur de génériques, il est accusé « d’utiliser sa position dominante pour la surfacturation d’anticancéreux vitaux. »
Cette dernière firme pharmaceutique a démenti, en rappelant que les prix des médicaments sont fixés en accord avec le ministère sud-africain de la Santé.