Le président ougandais Yoweri Museveni s’est donné pour objectif de faire entrer son pays dans les Etats à revenus intermédiaires. Dans cette optique, le ministère du Commerce, de l’Industrie et des Coopératives a formulé une stratégie politique de l’achat ougandais pour construire le pays. Cette politique a été perçue par certains acteurs de la région comme une politique protectionniste.
Acheter ougandais pour construire l’Ouganda : par l’augmentation de la consommation des produits locaux, les autorités espèrent lutter contre le chômage, augmenter la compétitivité des produits ougandais et développer l’entrepreneuriat pour faire entrer le pays dans les pays à revenus intermédiaires.
L’objectif de cette politique est de « promouvoir la consommation de produits et services locaux ». Sur le terrain, la tâche ne semble pas si simple. Une tribune dans un journal local dénonce par exemple la présence importante de mangues provenant du Kenya ou de Tanzanie sur les marchés.
« Consommer ougandais »
Les acteurs sur le terrain critiquent le manque de mesures permettant la mise en place de cette politique du « consommer ougandais ». Par exemple, la même tribune note l’absence d’organisme de contrôle permettant de vérifier la provenance des fruits et légumes sur les étals. D’autres regrettent que les investissements ne soient pas à la hauteur auprès du secteur privé.
Si l’initiative est globalement bien perçue, des critiques s’élèvent cependant, estimant qu’une telle politique n’a pas sa place dans une Afrique de l’Est qui cherche à développer ses échanges et l’intégration.
Aujourd’hui, en Ouganda, les importations représentent 5,5 millions de dollars (4,9 millions d’euros) tandis que les exportations ne s’élèvent qu’à 2,2 millions de dollars. Ce débat a été relancé par la récente présentation du budget 2017-2018 par le président Yoweri Museveni.