Agriculture de décrue : Le Collectif des agriculteurs de décrue réclame à l’Etat, une importante quantité de semences de sorgho, de niébé, de pastèque et de maïs pour démarrer leur campagne agricole. Le coordonnateur du collectif, Cheikh Tidiane Diop, rappelle : «Nous avons envoyé des correspondances au président de la République pour que l’Etat nous appuie suffisamment en semences. Car les surfaces cultivables sont énormes et nos stocks de semences ne sont pas à jour comme d’habitude.» Et «si un agriculteur ne cultive pas, il va vivre de quoi ?», s’interroge M. Diop. Les agriculteurs interpellent ainsi le nouveau ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, en précisant que ce sont leurs activités qui permettent au Sénégal d’avoir les cultures vivrières toute l’année.
Par ailleurs, les autorités administratives ont été invitées à rendre compte à l’Etat central, de leurs difficultés, surtout avec les insectes qui commencent à détruire le peu de champs semés. Ces terres appelées «Walo» et celles des «Paalé», c’est-à-dire les berges des cours d’eau, accueillent les cultures de sorgho, maïs, niébé, patates. Des terres surnommées par de nombreux Foutankés, «l’or du Fouta» dont la mise en valeur, après les crues du fleuve, sonne comme le début d’abondance, car une fois que les semis poussent, certains agriculteurs élisent domicile dans leurs champs jusqu’aux prochaines récoltes.
Cette année, ce sont de nombreux hectares de terres du Walo, des terres très fertiles et inondables longeant les cours d’eau du département, qui sont en train d’être libérés par les eaux de crue. Cette période de décrue coïncide avec le démarrage des semailles.
Pour rappel, l’année dernière, les agriculteurs de décrue du département de Podor n’ont pas une eu une bonne campagne, à cause de l’absence de crue du fleuve Sénégal. Par conséquent, les semences qu’ils gardaient pour la prochaine campagne n’ont pas résisté à la longue période de soudure. Tous les stocks ont été consommés.