Au Venezuela, le Tribunal suprême de justice s’est octroyé ce jeudi les pouvoirs législatifs, estimant que l’Assemblée nationale est « hors la loi ». Cette décision traduit une escalade supplémentaire dans la crise politique qui agite ce pays qui détient les plus importantes réserves de pétrole au monde. Mardi déjà, ce même tribunal avait décidé de mettre fin à l’immunité des parlementaires vénézuéliens. Cette dernière sentence est largement dénoncée dans le monde.
C’est un véritable déluge de critiques, de condamnations auquel on assiste depuis hier, jeudi. Des condamnations qui proviennent principalement d’autres nations sud-américaines. Le Pérou est la première à avoir réagi en annonçant qu’elle retirait de manière définitive son ambassadeur à Caracas.
Le Brésil, la Colombie, le Chili, l’Argentine, le Mexique, Panama ou encore le Guatemala dénoncent tous la décision du Tribunal Suprême de justice. Hier soir, le secrétaire générale de l’OEA, l’Organisation des Etats d’Amérique, n’a quant à lui pas hésité à qualifier ces faits de « coup d’Etat ». C’est la première fois qu’autant de nations du continent réagissent à la crise vénézuélienne, preuve que ce qu’il s’est passé est extrêmement grave.
Les Etats-Unis estiment qu’il s’agit d’un grave recul de la démocratie. Même l’Union européenne s’est fendue d’un communiqué hier soir : elle appelle au respect de l’Assemblée nationale et à la mise en place d’un calendrier électoral clair.
Cuba et la Bolivie soutiennent Caracas
Du côté des pays qui soutiennent traditionnellement le pouvoir en place, la Bolivie apporte « son soutien inconditionnel aux autorités » et parle d’ingérence internationale afin de déstabiliser le gouvernement de Nicolas Maduro.
A Cuba, des organisations officielles expriment également leur soutien à Nicolas Maduro, dénonçant l’ignominie de l’OEA. L’OEA qui souhaiterait d’ailleurs organiser en urgence une réunion sur cette crise vénézuélienne.
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