Ce samedi 9 décembre, Kiev a dénoncé la participation sous bannière neutre des athlètes russes et bélarusses lors des JO 2024, affirmant que cela «encourage» Moscou et Minsk à poursuivre leurs attaques en Ukraine.
La décision du Comité International Olympique (CIO) d’admettre des sportifs russes et bélarusses sous bannière neutre aux Jeux olympiques de Paris 2024 ne passe pas pour l’Ukraine. Kiev a fait savoir ce samedi 9 décembre que la participation de ces athlètes est «erronée» et «encourage» Moscou et Minsk à poursuivre l’attaque contre l’Ukraine.
«Les membres de la commission exécutive du CIO qui ont pris cette décision assument la responsabilité d’avoir encouragé la Russie et le Bélarus à poursuivre leur agression armée contre l’Ukraine», a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.
La veille, vendredi 8 décembre, après neuf mois de suspens, le Comité International Olympique (CIO) avait autorisé les sportifs russes et bélarusses à participer sous bannière neutre aux JO-2024 de Paris, sous strictes conditions. Ce qui laisse présager une très mince délégation.
Seuls seront concernés les sportifs «individuels neutres» qui ont pu franchir l’obstacle des qualifications, ne soutiennent pas activement la guerre en Ukraine, et ne sont sous contrat ni avec l’armée ni avec des agences de sécurité nationales. Onze d’entre eux remplissent pour l’heure ces critères, soit huit Russes et trois Bélarusses, a précisé le CIO dans un communiqué. Des conditions de participation que la Russie a considéré dans la foulée comme étant «discriminatoires» et allant «à l’encontre des principes sportifs», par la voix du ministre russe des Sports Oleg Matytsine, cité par l’agence de presse TASS.
UNE SOIXANTAINE D’UKRAINIENS DÉJÀ PRÉSENTS AU JO
Les Ukrainiens quant à eux, sont déjà une soixantaine à être qualifiés pour les Jeux de Paris, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024.
La question était cruciale, puisque la perspective de voir une délégation ukrainienne absente ou très affaiblie à Paris a longtemps inquiété l’instance olympique. Cela aurait rendu politiquement plus délicate encore la présence de sportifs russes, même sans hymne ni drapeau.
Après avoir banni Russes et Bélarusses du sport mondial fin février 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, le CIO a donc raisonné en deux temps pour organiser leur retour, expliquant à maintes reprises que les sportifs ne devaient pas «payer» pour les actions de leur gouvernement.
En mars, l’organisation olympique a d’abord recommandé aux fédérations internationales de réintégrer les Russes et Bélarusses sous bannière neutre à leurs compétitions, tout en repoussant «à un moment approprié» sa décision sur les JO de Paris comme sur les JO 2026 de Milan-Cortina.
L’instance olympique s’est donnée le temps d’évaluer le déroulement des compétitions, jugé globalement satisfaisant, et de voir évoluer la position du gouvernement ukrainien, qui a d’abord imposé à ses sportifs de boycotter tout événement impliquant des Russes, avant de changer de position en juillet.
Jeudi encore, le ministre ukrainien des Sports par intérim Marviy Bidnyi expliquait à l’AFP ne pas vouloir de Russes et Bélarusses aux JO de Paris, estimant leur drapeau neutre «taché de sang» et redoutant que le sport ne serve à «des fins de propagande militaire».
La participation des athlètes russes et biélorusses ne pourrait se produire que sous de strictes conditions.
Mais il n’a pas brandi la menace d’un boycott, alors que plusieurs sportifs ukrainiens ont exprimé leur souhait d’affronter et de battre les Russes lors des compétitions.