À l’ONU ces 18 et 19 septembre se tient le sommet des 17 Objectifs de développement durables. Parmi eux, le numéro 5 sur l’égalité des genres et le 8, sur le marché du travail. Illustration au Pakistan, souvent cité parmi les mauvais élèves notamment inégalité de genres sur le marché du travail. En effet, le pays compte la plus faible proportion de femmes à des postes de direction, de gestion dans le monde, avec seulement 4,5%. Les défis pour elles sont quotidiens à relever dans le monde du travail.
Maha a 29 ans. Elle est manager dans l’une des principale banques du Pakistan. Malgré son expérience professionnelle et son niveau d’études, elle a dû démissionner à trois reprises dans sa carrière pour pouvoir évoluer.
« Le premier emploi que j’ai obtenu, lorsque j’ai été embauchée, je pensais que c’était parce que j’avais impressionné le directeur et que j’avais dit tout ce qu’il fallait lors de l’entretien. Mais lorsque j’ai pris mes fonctions le premier jour, les employées femmes m’ont fait savoir que je n’allais m’occuper que des tâches ingrates que les hommes ne veulent pas faire, pendant qu’eux réfléchissent à la stratégie et participent aux réunions. »
La société pakistanaise est largement patriarcale et très conservatrice.
« Même après tant d’années d’exposition aux problématiques des femmes et à nos luttes, les hommes nous voient toujours comme des femmes au foyer, des filles qui s’ennuient ou qui n’ont pas encore trouvé le bon gars. Nous ne sommes jamais vues comme celles qui veulent apporter du changement. J’ai quelque chose à apporter. J’ai étudié pendant tant d’années. Mais on me réduit à mon sexe et au fait que je suis censée me marier un jour et avoir des enfants. »
Maha fait le dos rond face aux propos sexistes qu’elle entend, et aux différences de salaire… Mais elle reste à l’affût des opportunités, et n’hésite pas à quitter les entreprises qui ne lui offrent aucune évolution possible.
Les droits des femmes sont « constamment, et parfois violemment, remis en cause » dans le monde, a déclaré dimanche la secrétaire d’État française au Développement. Chrysoula Zacharopoulou participait dimanche à New York au bilan à mi-parcours du Forum Génération Égalité dans le cadre de la journée consacrée aux Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les États membres de l’ONU en 2015 pour construire un avenir meilleur et plus durable d’ici 2030.
La France s’est fortement impliquée ces dernières années avec la création en 2019 d’un Fonds français de soutien aux organisations féministes. « En trois ans, ce fonds a mobilisé 134 millions d’euros au profit de 1.000 associations dans 75 pays », a-t-elle expliqué. Et, « grâce à ce fonds, la France est devenue le premier financeur d’organisations féministes au monde », a-t-elle ajouté.
Ce fonds va désormais bénéficier de 250 millions d’euros sur cinq ans. « C’est plus qu’un doublement par rapport à notre engagement précédent », s’est félicitée Chrysoula Zacharopoulou.
Elle a enfin appelé l’« ensemble des États à prendre de nouveaux engagements », et à « mettre les femmes au centre », reprenant les propos du secrétaire général des Nations unies.
Au Pakistan, le chemin de croix des femmes dans le monde masculin de l’entreprise (rfi.fr)