Andropause: Dans la masse, la ménopause est une histoire de femme. C’est l’idée reçue. Pourtant, elle concerne bel et bien l’homme. En lieu de place de ménopause, on parle d’andropause qui est en fait la diminution de sécrétion de testostérone, explique le docteur Alain Scheimann, endocrinologue. Les signes les plus connus qui sont observés chez le sujet, c’est la déprime, la baisse d’énergie ou encore la perte de la libido. On estime que 2,1% des hommes souffriraient d’andropause, et ce chiffre varierait en fonction de l’âge. Les hommes de plus de 50 ans sont les plus exposés.
Comment reconnaître l’andropause
L’andropause est l’équivalent de la ménopause chez les femmes. Seulement elle se manifeste différemment chez les hommes. D’ailleurs, les scientifiques ne s’accordent pas sur la fin de cycle de procréation chez l’homme. Ils estiment qu’il s’agit uniquement d’un déficit androgénique lié à l’âge aussi appelé ‘’ DALA’’. Certains soutiennent qu’il est question d’une diminution d’une diminution de la sensibilité hormonale liée à l’âge.
Alors que c’est la femme, c’est la disparition complète des œstrogènes qui marque le début de la fin du cycle de procréation.
Du reste, le docteur Scheimann, note que la diminution de la testostérone est physiologique et survient dès 40 ans. Elle est souvent associée à une fonte musculaire (sarcopénie), une baisse de la densité osseuse (ostéopénie), une fatigue intellectuelle, des changements d’humeur (dépression) ainsi que d’une baisse d’énergie, de la libido et des performances sexuelles (troubles érectiles).
Quand faut-il se faire consulter ?
L’endocrinologue rapporte que la baisse de la libido, la régression des performances sexuelles ou les cas de troubles de l’érection sont les principaux motifs de consultations.
Il précise tout de même que ces signes ne renvoient pas systématiquement à la l’andropause. Ce cycle est souvent observé avec l’âge. S’il n’y a pas de baisse hormonale, la prescription de certains médicaments améliorant la fonction érectile comme le citrate de sildénafil ou Viagra est souvent suffisante. L’andropause est liée à l’âge chez l’homme (dès 40 ans). Il s’agit de la baisse de la testostérone bio disponible. La testostérone est une hormone mâle sécrétée par les glandes surrénales chez l’homme et la femme, mais en plus grande quantité chez l’homme. Un bon taux de testostérone est associé à la performance sexuelle, la fonction reproductrice, à l’entretien de la masse musculaire et à la croissance des cheveux.
L’andropause est associée à une diminution du nombre de cellules de Leydig (cellules productrices de testostérone) ainsi qu’une baisse de leur capacité à produire l’hormone mâle (de 0,5 à 1% par année). Une fois produite, la testostérone est métabolisée soit en dihydrotestostérone (DHT) la forme active soit en œstrogènes. Avec l’âge, ce rapport diminue en faveur de l’œstradiol. La baisse de sécrétion de testostérone peut survenir à tout âge : on parle alors d’hypogonadisme. C’est une phase caractérisée par une synthèse insuffisante d’hormones sexuelles chez l’homme due à la diminution de la sécrétion des gonadotrophines (LH) et FSH ( Hormones hypophysaires). C’est qu’on appelle l’hypogonadisme hypogonadotrope. Quant à l’andropause, elle apparaît avec l’avancée dans l’âge généralement après 40 ans. Elle concerne davantage les hommes de plus de 50 ans.
Il reste aussi à déterminer si cette baisse de la sensibilité hormonale est différenciée autrement qu’elle est fonction des sujets. Les hommes fumeurs, alcooliques, ceux qui souffrent d’une maladie chronique ou d’obésité sont particulièrement à risque, informe, Alain Scheimann, endocrinologue à Paris.
Comment se prévenir ?
Le taux de testostérone, en cause dans l’apparition de l’andropause, semble être influencé par un mode de vie sain. Il convient donc de respecter une hygiène de vie particulière. L’expert invite à pratiquer un exercice physique régulier, à combattre le stress, à limiter ou éviter l’alcool, de même que la consommation de tabac et de cannabis. Au-delà, il recommande vivement l’adoption d’une bonne hygiène alimentaire, à mener une vie sociale et des activités quotidiennes le plus longtemps possible. » Pour ce qui est des troubles érectiles liés ou non à l’andropause, il semblerait que le recours à la pornographie soit fortement déconseillé. Limiter les facteurs de stress et le surmenage permet d’éviter ces symptômes », souligne le docteur Alain Scheimann, endocrinologue.
Le diagnostic de l’andropause…
Le diagnostic de l’andropause est établi en cas de signes cliniques associés à une prise de sang révélant une diminution de la testostérone. Le médecin peut aussi utiliser le questionnaire d’Adam. Pour mettre en évidence, une cause à cette baisse de testostérone ou une autre origine des symptômes, d’autres dosages hormonaux peuvent être demandés, si nécessaire. Un bilan clinique et biologique complet doit précéder le début d’un traitement hormonal.
Quel traitement ?
Certaines causes de l’andropause peuvent être traitées et permettent la disparition ou la diminution des signes cliniques. Il s’agit de perte de poids en cas d’obésité, de l’arrêt de la consommation de l’alcool et tabagique, de la guérison de certaines maladies aiguës et de l’arrêt d’un médicament en cause.
Selon le docteur Scheimann, le traitement le plus couramment prescrit, mais parfois controversé, c’est l’hormonothérapie (testostérone). Pour bénéficier de ce traitement, le diagnostic doit être confirmé et les contre-indications respectées. « La testostérone peut être administrée par injections, timbres transdermiques, gel, capsules, comprimés. Dès le début du traitement, il est important d’être suivi par un médecin qui contrôle les réactions, la tolérance et procède à des ajustements, si nécessaire », conseille le spécialiste. Si l’homme souffre d’impuissance, le médecin doit prescrire un traitement adapté. Un suivi psychologique ou par un sexologue peut être utile.