Centrafrique : Interrogations et incrédulité à Bossangoa, nord-ouest de la Centrafrique, après le réveil en sursaut causé dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre par de fortes détonations en provenance du camp militaire des forces armées centrafricaines (Faca) et des paramilitaires russes de Wagner. Le gouvernement a affirmé ce lundi soir 28 novembre qu’un avion non identifié avait bombardé le site, sans faire de victimes.
La « cellule coton » abrite depuis des années des forces militaires : Français de Sangaris, casques bleus de la Minusca ; puis Forces armées centrafricaines (Faca) et paramilitaires de Wagner depuis la reprise de la ville des mains de la rébellion CPC en février 2021. Ils en ont fait une base importante pour les régions nord et ouest du pays.
Des dégâts matériels, mais pas de victimes
Des témoins sur place ont confirmé deux passages en pleine nuit d’un aéronef non identifié, suivis d’intenses détonations en provenance du camp. Des tirs à l’arme lourde et à l’arme légère ont été entendus jusqu’à l’aube. Des projectiles ont été retrouvés dans l’ancienne usine, sur le terrain de football attenant, et dans la concession voisine, du directeur des Eaux et Forêts.
Le maire de Bossangoa, qui confirme l’attaque, évoque la présence d’un avion sans lumière et que la cible était bien l’usine de Coton utilisée par les Faca et les mercenaires russes de Wagner.
Aucune victime n’est à déplorer. Le communiqué du gouvernement confirme que d’importants dégâts matériels ont été constatés. Il ajoute qu’une enquête a été ouverte. Le gouvernement dénonce « un acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix et qui ne restera pas impuni ». Il évoque également « déclaration de guerre de la France génocidaire ». Une accusation vivement réfutée par Paris, l’état-major des armées indique de son côté qu’il n’y a aucune activité militaire française en RCA.
De source locale, la ville de Bossangoa n’avait pas connu d’alerte sécuritaire ces derniers mois. Joint ce lundi, un cadre du groupe armé CPC, qui opère dans la région, a nié tout lien avec cette attaque.