Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis, à son arrivée à la ville russe de Sotchi lundi 4 septembre, de faire une annonce « très importante » sur l’exportation des céréales ukrainiennes à l’issue de sa rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine. Le président russe s’est déclaré « ouvert à des discussions » et s’est dit prêt à relancer l’accord à condition que ses demandes soient satisfaites.
« Je crois que le message que nous transmettrons lors de la conférence de presse qui suivra notre entretien sera très important pour le monde, en particulier pour les pays africains en développement », a déclaré le président turc. Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que la Turquie préparait avec l’ONU de « nouvelles propositions » pour ressusciter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes. « Nous avons préparé un nouvel ensemble de propositions en consultation avec l’ONU. Je crois qu’il est possible d’obtenir des résultats », a déclaré le chef de l’État turc lors d’une conférence de presse avec Vladimir Poutine.
Le président russe Vladimir Poutine s’est, lui, dit « ouvert à des discussions » lundi avec M. Erdogan sur l’accord permettant l’exportation via la mer Noire des céréales ukrainiennes, dont Moscou a claqué la porte le 17 juillet et qu’Ankara tente depuis de ressusciter. Le leader russe a déclaré être prêt à relancer l’accord si ses demandes sont satisfaites : « Nous le ferons dès que tous les accords qu’il contient concernant la levée des restrictions à l’exportation des produits agricoles russes seront pleinement mis en œuvre », a affirmé Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse à Sotchi, dans le sud de la Russie, aux côtés de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan
La Russie affirme que l’envoi sur le marché international de ses propres produits agricoles et engrais est entravé par les sanctions occidentales.
À l’issue de son entretien avec Vladimir Poutine, le président turc s’est dit opposé aux « propositions alternatives » à l’accord céréalier présenté par Moscou. « Les propositions alternatives portées à l’ordre du jour ne peuvent offrir un modèle durable et sûr basé sur la coopération entre les parties comme l’Initiative de la mer Noire », a déclaré le chef de l’État turc à la conférence de presse à Sotchi.
Le chef de l’État turc – accompagné à Sotchi par ses ministres des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances et de l’Énergie – espère faire de ces échanges sur l’exportation des céréales ukrainiennes un tremplin en vue de négociations de paix plus larges entre Kiev et Moscou.
Recep Tayyip Erdogan sait que le moment n’est pas idéal pour relancer ce dossier. Les troupes russes faisant face à la contre-offensive de Kiev qui semble s’accélérer ces derniers jours, pendant que Moscou multiplie les bombardements contre des infrastructures portuaires ukrainiennes d’où partent les navires chargés de transporter les céréales. Mais le président turc est convaincu qu’il n’y a pas d’alternative viable à cet accord, rappelait notre correspondant à Istanbul, Anne Andlauer. En clair : il faut s’entendre avec Moscou pour que les livraisons de céréales ukrainiennes via la mer Noire reprennent de la façon la plus sûre et la moins coûteuse possible.
Un accord indispensable pour éviter une crise alimentaire mondiale. Moscou répète depuis des mois que les pays occidentaux doivent respecter leurs promesses vis-à-vis de la Russie pour relancer cet accord, ce que Recep Tayyip Erdogan a rappelé début août.
Selon Vladimir Poutine, il serait question notamment du retrait des approvisionnements en céréales russes des restrictions liées aux sanctions, de l’élimination des barrières pour les banques et institutions financières russes assurant ces approvisionnements, ainsi que la reprise des importations en pièces détachées pour les machines agricoles russes.
Des demandes qui équivalent à la levée d’une partie des sanctions mises en place au début de l’offensive russe en Ukraine. Des demandes que les pays alliés à Kiev ne semblent pas envisager, à moins que Recep Tayyip Erdogan se montre très convainquant lors du sommet du G20 qui se tiendra dans moins d’une semaine.