Alors que la situation est de plus en plus confuse dans le département du Pool, le flot de déplacés en provenance de ce département du Congo-Brazzaville ne se tarit pas. Déjà 80 000 déplacés au total, annonçait sur RFI le représentant de l’ONU pour les Grands Lacs, il y a quinze jours. Des déplacés que l’organisation Caritas continue de recenser sans relâche. Dans son dernier rapport, Javel Kimbassa, représentant de Caritas dans la Bouenza, est allé rencontrer les déplacés de la sous-préfecture de Kingoué. Les premiers sont arrivés en avril, leur nombre ne cesse d’augmenter. Ils disent avoir fui des braquages, des attaques mais aussi, et c’est nouveau, des viols systématiques.
Des hommes aussi parlent de cas cas de viols systématiques. C’est un phénomène nouveau : jamais on ne nous a parlé de cas de viols […] Si elles en parlent, c’est que c’est quelque chose qui est devenu monnaie courante. Donc c’est difficile de savoir qui fait quoi, qui viole qui… Il y a tellement de confusion dans le Pool qu’il est difficile d’indexer tel groupe ou tel autre. Ce qui est vrai, c’est que nous avons interrogé des femmes dans différentes localités, et les témoignages concordent sur les cas de viols, les cas de menaces de mort, les cas de braquage sur les populations, notamment sur les jeunes filles.
Javel Kimbassa, représentant de Caritas dans la Bouenza