Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit voter mercredi matin à New York une résolution qui permet le déploiement d’une force anti-jihadistes dans la région du Sahel. Washington s’était violemment opposé à tout texte. Mais la France -qui porte la plume sur ce sujet- et les Etats-Unis sont finalement parvenus à un accord. C’est néanmoins un texte édulcoré qui devrait être adopté.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le texte qui sera soumis au vote est un texte de consensus qui permet à Paris d’obtenir le soutien de Washington alors que les Américains étaient opposés à l’idée d’une résolution.
Dans les grandes lignes, il ne s’agit plus d’autoriser la force antiterroriste du G5 Sahel mais simplement de saluer son déploiement. Ce glissement sémantique rassure les Américains qui ne souhaitaient pas donner un blanc-seing de l’ONU à cette force africaine. Le chapitre 7 qui autorise l’usage de la force a donc disparu de cette dernière version.
Paix et sécurité
Washington a aussi fait retirer une mention explicite sur le caractère antiterroriste de cette force qui selon les termes de la nouvelle résolution doit simplement ramener la paix et la sécurité dans la région du Sahel.
Cela ne devrait avoir aucune conséquence opérationnelle puisque légalement les cinq pays – Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et Burkina Faso – qui composent cette force régionale ont déjà accepté le principe d’opération antiterroristes sur leurs territoires.
Fonds insuffisants
Enfin, en ce qui concerne le financement, qui était le point le plus épineux, il est renvoyé à l’organisation d’une conférence des donateurs… Et c’est sans doute le point le plus problématique puisque les financements, on le sait, restent souvent très faibles et les 50 millions d’euros promis par l’Union européenne ne suffiront pas pour déployer les 5 000 hommes qui doivent composer cette force