Deux nouveaux meneurs de la contestation populaire qui agite depuis sept mois la région d’Al Hoceïma dans le nord du Maroc ont été arrêtés ce lundi 5 juin, selon un avocat et un militant. Parmi eux, Nabil Ahamjik, considéré comme le numéro deux du « hirak » – la « mouvance » en français –, ce mouvement qui mène la fronde à Al Hoceïma depuis plusieurs mois pour protester contre « la marginalisation » par l’Etat de leur région le Rif, historiquement contestataire et géographiquement enclavée.
Selon son avocat, Nabil Ahamjik était recherché depuis plus d’une semaine pour avoir posté sur les réseaux sociaux deux vidéos appelant à poursuivre la mobilisation « pacifique », en dépit de la vague d’arrestations qui a visé fin mai le noyau du mouvement.
C’est finalement à l’aube ce lundi que la police est venue chez lui le chercher. « A 5h30 du matin, presque 300 policiers ont frappé à la porte, […] comme si mon frère était un terroriste » raconte sa cousine Meriem, sans nouvelle de lui depuis son arrestation.
Peu avant, Silya Ziani, une jeune femme, figure montante du mouvement était arrêtée elle aussi sur la route de Casablanca. Selon l’Agence France-Presse (AFP), les amis qui l’accompagnaient ont été relâchés.
Au total, depuis fin mai, plus de 40 personnes ont déjà été interpellées, dont le leader du mouvement Nasser Zefzafi. Vingt ont été présentés au parquet et sont en détention, poursuivis entre autres pour « tentative d’homicide volontaire » et « atteinte à l’intégrité du royaume ».