Des députés proches de Guillaume Soro ont lancé vendredi 9 juin un appel pour le pardon et la réconciliation en Côte d’Ivoire. Ces fidèles du président de l’Assemblée nationale se font désormais appeler l’Alliance du 3 avril, une référence au discours de rentrée de Guillaume Soro dans l’hémicycle il y a deux mois. Leur mouvement est lancé dans un contexte ou l’ancien leader de la rébellion doit faire face aux suspicions concernant les armes retrouvées chez l’un de ses proches lors du dernier épisode de mutinerie.
L’Alliance du 3 avril revendique près d’une quarantaine de députés sur les 255 élus que compte l’Assemblée nationale ivoirienne. Le mouvement est principalement composé de proches de Guillaume Soro, dont Alain Lobognon. L’ancien ministre des Sports dit vouloir œuvrer concrètement à la réconciliation.
« Tant que la nécessité s’en fera sentir, les députés membres de l’Alliance du 3 avril iront à la rencontre des partis politiques, des leaders d’opinion, religieux, des chefs traditionnels ainsi que des Ivoiriens pour préparer le lit du retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire », explique-t-il
Par-delà la promotion de la réconciliation, cette alliance pourrait-elle devenir une nouvelle formation politique ? « En Côte d’Ivoire, pour créer un parti politique il faut du temps. Pour l’heure, nous n’en sommes pas au parti politique », assure-t-il.
Pour l’Alliance du 3 Avril, la Réconciliation en #Ci225 n’aura aucune coloration idéologique.
Alain Lobognon (@Alainlobog) 9 juin 2017
L’entourage de Guillaume Soro assure que la création d’un nouveau parti n’est pas d’actualité, l’horizon de la présidentielle de 2020 est encore lointain.
Mais le président de l’Assemblée nationale sait aussi qu’il ne fait pas l’unanimité au sein du RDR du président Alassane Ouattara. Les autorités ivoiriennes qui, il y a un encore un an, avaient mis en doute la crédibilité d’un rapport d’experts indépendants des Nations unies accusant Guillaume Soro de détenir à l’insu de l’Etat près de 300 tonnes d’armes, ont décidé de faire revenir ces mêmes experts pour appuyer l’enquête en cours sur la cache contenant fusils automatiques, roquettes et munitions récemment découverte chez le chef du protocole de l’Assemblée nationale.