Loyer au Senegal : Les bailleurs renoncent à engager le bras-de-fer avec le gouvernement sur la baisse du prix du loyer. A la surprise générale, ils ont accepté de se plier à la mesure. La bonne nouvelle a été annoncée par le fondateur de l’association des bailleurs du Sénégal, Hamidou Bakary Cissé. Joint au téléphone par Seneweb, le gérant d’une agence immobilière a confirmé qu’ils vont jouer le jeu. « En tant que bailleurs, en tant que citoyens, nous saluons la décision du Chef de l’Etat de faire baisser le coût du loyer. On n’a pas le choix. Nous sommes obligés de nous conformer même si ça ne nous arrange pas. Les locataires et les bailleurs sont des partenaires. Nul ne peut aller sans l’autre », a argumenté Monsieur Cissé.
Toutefois, il fait observer que l’Etat veut les mettre à mal avec des locataires. Partant de cette hypothèse, il a déclaré que les bailleurs ne tomberont pas dans le piège du Gouvernement.
« L’Etat veut simplement nous monter contre les locataires. Mais nous n’allons pas accepter cela. Nous allons respecter cette directive puisque nous sommes des citoyens. Et, un citoyen doit se soumettre à la loi. On n’y peut rien. Nul n’est au-dessus de la loi », a indiqué Hamidou Bakary Cissé.
De surcroît, l’Association des bailleurs, toujours par la voix de Hamidou Cissé, craint fort que cette mesure soit vouée à l’échec comme en 2014.
« En tout cas, nous allons appliquer cette loi en attendant de voir ce que cela va donner. Mais ça m’étonnerait que la mesure soit appliquée sans anicroche. Je crains fort que la mesure produise le même effet qu’en 2014. Au Sénégal, la question de suivi pose un réel problème », a-t-il pronostiqué.
Subventionner l’accès aux parcelles
Sur un autre terrain, il a dénoncé la cherté des parcelles à usage d’habitation. Pour ce dernier, c’est le coût des parcelles qui est à l’origine de la flambée du loyer à Dakar. En revanche, il a proposé que l’Etat subventionne l’accès aux parcelles au profit des bailleurs.
» Je ne parle même pas de la flambée des prix des matériaux de construction. Prenons le cas de la vente des terrains. Ils coûtent cher surtout à Dakar. Une parcelle est échangée entre 10 millions et 15 millions de francs CFA. L’accès aux terrains est très difficile et à cela encore s’ajoutent des protocoles à n’en plus finir pour obtenir les papiers », a invoqué le président de l’Association des bailleurs.
Si l’on se fie à ce dernier, ce sont les coûts exorbitants qui sont à l’origine des scandales et des bradages des terrains. « Que l’Etat nous facilite l’accès aux terrains ou nous subventionne. On ne peut pas acheter des terrains qui sont chers, construire des maisons et les mettre sous location à bas prix quand même », poursuit-il.
Pour l’histoire, la baisse du loyer décrétée en 2014 avait suscité tous les espoirs. L’enchantement généralisé n’a duré que quelques mois. Puisque les bailleurs ont usé des astuces et des prétextes les plus imaginaires pour appliquer les prix antérieurs à la mesure. Pire, d’autres ne sont pas privés de quadrupler les prix et d’exiger 4 mois de caution. L’effet boomerang est encore frais dans la mémoire collective. A moins d’un autre revirement, la baisse du loyer sera effective à la fin de ce mois. Prions pour qu’ils jouent le jeu. Dans trois semaines, des milliers de personnes seront édifiées.