Plusieurs compagnies aériennes, dont le premier groupe européen, Lufthansa, ainsi qu’Air France et Transavia, ont annoncé lundi 29 juillet suspendre leurs vols vers Beyrouth en raison des craintes d’une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais.
Les vols des compagnies appartenant au groupe allemand – Lufthansa, Eurowings et Swiss – vers la capitale libanaise sont « annulés jusqu’au 5 août inclus », a déclaré un porte-parole de l’entreprise à l’Agence France-Presse. Lufthansa assure d’habitude, avec ces trois compagnies, des liaisons régulières vers l’aéroport de Beyrouth.
De leur côté, Air France et Transavia France ont suspendu les liaisons entre Paris – Charles-de-Gaulle et Beyrouth pour les journées du lundi 29 et du mardi 30 juillet. « Les clients concernés seront avisés individuellement et des solutions de report ou de remboursement leur seront proposées », a précisé un porte-parole. Air France « suit en permanence l’évolution de la situation géopolitique des territoires desservis et survolés par ses appareils afin d’assurer le plus haut niveau de sûreté et de sécurité des vols », a-t-il relevé.
Nétanyahou avertit que la réponse d’Israël « sera sévère »
Israël a promis dimanche de riposter « avec force » à une frappe qu’il impute au Hezbollah libanais, ayant tué samedi douze jeunes qui jouaient sur un terrain de football, sur le plateau syrien du Golan annexé. Le Hezbollah a nié être l’auteur du tir meurtrier.
« Ces enfants sont nos enfants (…). L’Etat d’Israël ne laissera pas, et ne peut pas laisser passer cela. Notre réponse viendra, et elle sera sévère », a déclaré le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, en visite lundi à Majdal Shams. Le cabinet de sécurité israélien a autorisé M. Nétanyahou et son ministre de la défense, Yoav Gallant, à « décider de la manière et du moment pour répondre à l’organisation terroriste du Hezbollah ».
La Maison Blanche s’est dite « confiante » lundi dans la possibilité d’éviter une guerre plus large entre Israël et le Hezbollah. « Personne ne veut d’une guerre plus large, et je suis convaincu que nous pourrons éviter une telle issue », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Le président iranien, Masoud Pezeshkian, a averti lundi qu’Israël commettrait « une grave erreur » s’il attaquait le Liban, lors d’un appel avec son homologue français, Emmanuel Macron. « Le régime sioniste [Israël] commettra une grave erreur lourde de conséquences s’il attaque le Liban », a déclaré M. Pezeshkian à M. Macron, selon le site Internet de la présidence iranienne.
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Plus tôt dans la journée, des centaines d’habitants ont participé aux funérailles d’un garçon, le douzième jeune tué dans l’attaque à la roquette samedi, qui a provoqué une vive émotion dans cette petite ville druze d’environ 11 000 habitants, proche de la frontière avec le Liban.
Majdal Shams est une ville située sur le plateau du Golan au carrefour de quatre pays (Syrie, Israël, Liban, Jordanie). Environ 25 000 Israéliens y vivent aux côtés de quelque 23 000 druzes, une communauté dont la religion est issue de l’islam, qui se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël.
L’incident a ravivé les craintes que le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenché par l’attaque du 7 octobre 2023 du mouvement islamiste palestinien, ne s’étende au Liban. Depuis le début de la guerre, les échanges de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah et l’armée israélienne sont quasi quotidiens. Le mouvement libanais affirme attaquer Israël pour soutenir son allié du Hamas et les Palestiniens de Gaza.